Ibrahima Thiam succède Abdoul Mbaye à la présidence du parti ACT
Chers compagnons
de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail,
chers amis,
En me tenant devant vous aujourd’hui, je ressens à la fois une immense
gratitude, une profonde humilité et un sens aigu de la responsabilité.
Gratitude, d’abord, envers vous toutes et tous, qui avez placé votre confiance
en moi lors de ce congrès de notre parti. Votre engagement, votre
détermination et votre foi en notre projet commun sont les véritables piliers de
l’ACT, des piliers indispensables à la solidité, à la stabilité de notre
mouvement.
Humilité, ensuite, devant la tâche qui m’attend. Prendre la succession d’une
personnalité de la trempe d’Abdoul Mbaye n’est pas un simple exercice de
transmission ; c’est un engagement à porter plus haut et plus loin l’idéal qui a
fondé notre parti.
Je me dois de faire honneur à cette filiation prestigieuse, afin, le jour venu, à
mon tour, de transmettre dignement le flambeau à mon successeur.
Responsabilité, enfin, car aujourd’hui ne marque pas seulement un passage
de témoin, mais l’ouverture d’un nouveau chapitre pour l’ACT. Un chapitre
que nous devons écrire ensemble, avec audace, avec conviction et avec
cette exigence d’exemplarité qui nous distingue.
A l’heure où le populisme dirige le pays je mesure l’importance de la tâche
envers nos concitoyens et à quel point notre devoir est immense envers le
pays.
L’histoire politique du Sénégal nous a habitués à voir des chefs de parti
s’accrocher à leur poste jusqu’à l’usure, redoutant la relève et considérant
leur formation comme une propriété personnelle. Abdoul Mbaye a fait un
choix radicalement différent, un choix rare, un choix noble : il a préparé,
organisé et accompagné sa propre succession dans un esprit de démocratie
et de transparence.
Il n’a pas désigné un dauphin dans l’ombre, il n’a pas manœuvré pour
conserver un pouvoir déguisé. Il a fait confiance aux instances du parti, aux
militants, à l’exercice démocratique.
En agissant ainsi, au-delà de l’homme politique respecté unanimement par
nos compatriotes il démontre une fois encore ses qualités d’homme d’Etat.
Et aujourd’hui, il reste président d’honneur de l’ACT, non pour veiller
jalousement sur son héritage, mais pour nous accompagner dans l’écriture
de son avenir.
Ce geste n’est pas anodin. Il est un signal fort envoyé à toute la classe
politique sénégalaise. Il prouve qu’un autre modèle est possible, qu’une autre
manière de faire de la politique est nécessaire. Abdoul Mbaye nous enseigne
que la véritable force d’un leader ne réside pas dans la durée de son règne,
mais dans sa capacité à assurer la continuité d’une vision au-delà de sa
propre personne.
Et c’est cette vision que nous devons, ensemble, continuer à porter et à
enrichir.
Notre parti est né d’une volonté claire : remettre la compétence, l’éthique et
l’intérêt général au cœur de l’action politique. Ces principes, nous ne devons
jamais les abandonner, cela reviendrait à nous renier.
Mais aujourd’hui, nous devons aussi nous poser une question essentielle :
comment transformer ces principes en une force politique capable de peser
dans les décisions, d’influencer sur le quotidien des sénégalaises et des
sénégalais et de conquérir le pouvoir qui est l’objectif final de tout parti
politique désireux d’apporter à son pays les changements indispensables ?
Nous avons trois défis majeurs à relever :
1. Renforcer l’ancrage de l’ACT dans le paysage politique sénégalais
Un parti politique ne vit pas que par ses idées ; il vit par sa proximité avec les
citoyens, son ancrage au sein de la population. Nous devons aller plus loin
dans notre implantation territoriale, aller continuellement à la rencontre des
Sénégalais, écouter, comprendre et répondre à leurs préoccupations. L’ACT
ne doit pas être un parti de technocrates détachés du terrain, mais une force
vivante, active, connectée aux réalités du pays. Nous devons faire corps avec
nos compatriotes.
2. Construire une alternative crédible et conquérir le pouvoir
Nous ne sommes pas un simple parti d’opinion, nous sommes une alternative
politique sérieuse. Mais pour que celle-ci devienne une réalité électorale,
nous devons structurer un véritable projet de gouvernement, présenter une
offre politique claire et accessible, capable de mobiliser les citoyens bien audelà de nos cercles militants.
Nous devons travailler dès maintenant sur les échéances futures, bâtir des
alliances intelligentes sans renier nos principes, préparer nos cadres à
assumer demain des responsabilités nationales. C’est là un travail de chaque
instance.
3. Préserver notre singularité dans un paysage politique souvent
cynique
L’ACT a toujours incarné l’exigence éthique, la transparence et la
compétence. Dans un contexte où la politique est souvent perçue comme un
jeu de compromissions et d’intérêts personnels, nous devons rester
inflexibles sur nos valeurs.
Oui au compromis, non à la compromission !
Cela signifie :
• Ne jamais céder à la facilité du populisme ou des promesses électoralistes
irréalisables.
• Ne jamais perdre notre rigueur dans l’analyse et la proposition de solutions.
• Ne jamais nous détourner de notre engagement premier : mettre le Sénégal
au-dessus de toute ambition individuelle.
Un engagement collectif pour une ambition partagée
Chers compagnons , l’ACT n’appartient à personne, il appartient à une idée,
à un idéal.
Je suis conscient de la charge qui m’incombe aujourd’hui. Je sais aussi que
je ne serai pas seul. Car l’avenir de l’ACT ne repose pas sur un individu, mais
sur un collectif.
Seul on ne peut rien, ensemble on peut tout !
Nous devons avancer ensemble, unis, solidaires, en mettant de côté nos
égos pour faire triompher notre vision du Sénégal. Je vous invite donc à un
engagement renouvelé, à un militantisme actif et exigeant, à une participation
accrue dans les décisions et les actions du parti.
Avec l’appui précieux d’Abdoul Mbaye, son expérience et sa lucidité, avec
votre force, votre énergie et votre intelligence collective, nous avons tout pour
réussir.
Nous avons le devoir d’écrire l’histoire. Et cette histoire, nous allons la bâtir
avec conviction, avec audace et avec l’intransigeance de ceux qui refusent le
statu quo, car il n’y a rien de pire pour notre société, en ces temps
internationaux troublés, que l’immobilisme..
Vive l’ACT ! Vive le Sénégal!