Immobilisation de véhicules par la douane, limitation de l'âge des véhicules importes : Des transporteurs annoncent une grève de deux jours…

16 - Août - 2016

Immobilisation de véhicules par la douane, limitation de l'âge des véhicules importes : Des transporteurs annoncent une grève de deux jours…

Des transporteurs et conducteurs routiers sont en colère. L’immobilisation, par la douane sénégalaise, de plusieurs dizaines de véhicules de transport est à l’origine de cette amertume. Ils ont menacé de paralyser le système de transport interurbain, demain et après-demain, si leurs doléances ne sont pas prises en charge.

Des transporteurs et conducteurs, à travers leur porte-parole Lamine Seck, ont dénoncé l'immobilisation, à travers tout le territoire national par la douane sénégalaise, de plusieurs dizaines de véhicules de transport pour des raisons d'âge non conforme, précisant que ces véhicules ont respecté tout le circuit administratif exigé par les lois et règlements du pays et ont été mis en circulation depuis de nombreuses années. M. Seck a aussi fustigé la « limitation artificielle de l'âge des véhicules importés » et attiré l'attention sur le fait que des pièces détachées provenant de véhicules entiers bien plus âgés sont importées et montées sur nos véhicules.

Sur le même registre, il a souligné les problèmes d'exploitation (plus d'un mois sans chargement) que rencontrent les transporteurs, respectueux des lois et règlements, à l'opposé de ceux qui refusent, jusqu'ici, de rejoindre la gare routière en continuant à charger dans des gares flottantes non autorisées. Sur la liste des doléances, figurent les laissez-passer pour taxi qui, selon M. Seck, continuent à être délivrés illégalement dans un commissariat de police après leur interdiction par décret présidentiel.

Les non-paiements dans les délais requis de la compensation financière pour contraintes de services publics due à Dakar Dem Dikk et aux 14 Gie de l'Aftu, le défaut de paiement de la prime à la casse due à certains opérateurs, le maraudage, la concurrence déloyale entre les différents modes de transport ont été les autres griefs soulevés. La liste est loin d’être exhaustive.

En effet, même les récurrents problèmes des gares routières de Saint-Louis, Ourossogui, et plus récemment de Rufisque en matière d'élection de leur président tout comme les difficultés rencontrées au Cctva et le non-respect par l'autorité du comité consultatif surtout pour la détermination de la nature et du nombre de points de contrôle, ont été déplorés par le collectif. Même chose pour les problèmes que rencontrent les gros porteurs sur l'axe Dakar-Bamako à Gossas devant les douaniers et les gendarmes. Les transporteurs et conducteurs se sont également plaints du non respect du règlement numéro 14 de l'Uemoa sur l'harmonisation du contrôle de la charge à l'essieu, des problèmes sociaux des employés, la détention arbitraire ainsi que la perte par les agents de la circulation ou les greffes des tribunaux des permis de conduire, etc.

Abdou DIOP

…Des accords sur quelques points, selon le ministère
Les négociations entre le ministère des Transports et le collectif des transporteurs et conducteurs du Sénégal se sont tenues hier afin de trouver un accord, selon un communiqué du ministère. Déjà des accords ont été obtenus sur quelques points essentiels.

Le gouvernement cherche à apaiser le climat dans le secteur des transports. Selon un communiqué, hier, l’Etat représenté par les services du Comité du dialogue social, de la Douane, du ministère du Travail et du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, a rencontré le Collectif des transporteurs et conducteurs du Sénégal (Ctcs) dirigé par Alassane Ndoye. Cette rencontre, note le document, fait suite à l’Assemblée générale du 02 août 2016 tenue à la gare routière des Baux maraîchers par le Ctcs qui a décidé de l’immobilisation de tous les véhicules de transport public de personnes et de marchandises demain, si l’Etat ne satisfait pas à la plateforme revendicative de 27 points déposée par ledit collectif.

Après plusieurs heures de discussions, les deux parties se sont accordées sur quelques points. Concernant l’immobilisation de véhicules par la Douane (point 1), une commission composée de 5 personnes représentant l’Etat et 5 du Collectif va quitter Dakar à destination de Thiès aujourd’hui, en présence des propriétaires des véhicules immobilisés. « Elle est chargée de regarder les raisons de l’immobilisation des véhicules au cas par cas. Les véhicules détenteurs d’un Certificat de mise en circulation (Cmc) et d’une carte grise délivrée par le service départemental des transports routiers seront libérés », assure-t-on. Toutefois, « les véhicules constatés avec de faux documents ou un numéro de châssis différents du numéro apposé sur le document seront considérés comme frauduleux. Et leurs propriétaires vont transiger devant les services de la Douane. Ils vont payer un montant forfaitaire avant d’enlever leur véhicule qui n’auront pas de droit de rouler au Sénégal », relève-t-on.

S’agissant du point numéro 2 concernant la limitation artificielle de l’âge des véhicules, il a été retenu la mise en place d’un « observatoire pour poursuivre les discussions et une dérogation » pour les transporteurs concernant la limitation de l’âge des véhicules importés à soumettre aux autorités pour un décret. S’agissant du point 3 portant sur les problèmes d’exploitation de la gare des Baux maraîchers, désormais « il n’y aura plus de bons à percevoir par les agents en dehors de la gare ». Pour tous les véhicules auteurs de maraudage, « la police et la gendarmerie vont faire appliquer les lois et règlements en vigueur au Sénégal ».

Pour le point 4 concernant les laissez-passer pour taxi qui continuent à être délivrés illégalement au commissariat de police de Rufisque, le président de la République sera saisi pour lui demander de formaliser, à travers un décret, « son engagement pour l’arrêt du prélèvement de cette taxe, avec ampliation du ministère de l’Intérieur ».

Sur le point 5 portant sur le non-paiement de la compensation financière à DDD et Aftu, la question a été évacuée. Car les représentants de DDD sont absents et ceux de l’Aftu pensent que ce point est sans objet. S’agissant du point 6 concernant le défaut de paiement (0 F) de la prime à la casse, désormais « il n’y aura plus de prime égale à 0 F. Les véhicules douteux ne feront pas l’objet de renouvellement ». Concernant les agents de l’Etat dont les comportements ne plaisent pas aux partenaires sociaux, l’administration prendra toutes ses responsabilités. Mais, elle réclame « du respect pour ses représentants ». Enfin pour le point 7 concernant le maraudage, concurrence déloyale entre différents modes de transport, le gouverneur de Dakar va convoquer une rencontre en discutant d’abord avec les transporteurs sur la question. Sur la question de Senegal Dem Dikk et le Brt, « le moment n’est pas opportun », a-t-on estimé.

D. MANE

…Le syndicat de Cheikh Ndiaye « Teranga » se démarque…
L’Union des regroupements des transporteurs et chauffeurs propriétaires du Sénégal ne participe pas à la grève décrétée, demain et après-demain, par des syndicats du transport, principalement par la Cnts.

Cheikh Ndiaye « Téranga », le président de ce syndicat, pense que cette grève est « illogique » d’autant plus qu’elle n’est fondée, selon lui, sur aucune base solide. Pas moins de 27 points de revendication ont été mis sur la table par les syndicats grévistes.

Même s’il se dit « favorable » sur 6 des 27 points, Cheikh Ndiaye « Téranga » estime que cela ne peut justifier cette grève. Axée principalement sur l’âge des véhicules et sur la décision prise par la douane sénégalaise d’immobiliser l’ensemble des véhicules qui ne serait pas « conformes » à cet âge, Cheikh Nidaye « Téranga » rejoint les positions du gouvernement, rappelant que cette limitation de l’âge des véhicules était de 5 ans sous l’ancien régime. Il varie entre 8 et dix ans sous l’actuel gouvernement du président Macky Sall. Pour ce qui est de l’exploitation des gares routières tant décriée par Alassane Ndoye, secrétaire général de la Cnts, Cheikh Ndiaye « Téranga » estime que c’est un « faux débat ». Il dénonce dans le même temps une « grosse arnaque » autour de la gestion des gares routières. L’ingérence du commandement territorial dans l’élection des présidents des gares routières de Saint-Louis, Ourossogui et Rufisque posée sur la table par les transporteurs grévistes est considérée comme un « problème privé ». Il appelle ses camarades transporteurs à ne pas se laisser embarquer. Enfin pour ce qui est de la compensation de l’Etat à Dakar Dem Dikk, Cheikh Nidaye « Téranga » estime que c’est une question qui concerne directement DDD et non les syndicats de transport. Aujourd’hui, Cheikh Ndiaye « Téranga » rappelle que les priorités du secteur de transport sont ailleurs. Notamment sur la révision du code de la route, l’accélération du renouvellement et de la modernisation du parc automobile sénégalais. Pour lui, le ministre des Transports terrestres, Mansour Elimane Kane, « est animé d’une bonne intention » pour avoir convié, lors du mois de ramadan, tous les syndicats autour d’un grand « ndogou ». Une occasion qui a permis, selon lui, aux uns et aux autres de faire part de leurs préoccupations.

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