Interdit de sortie en France depuis plus de deux ans : les organisations de droits de l’homme au secours de Lamine Diack

06 - Avril - 2018

Les lenteurs de la Justice ne sont pas propres au Sénégal. Mis en examen depuis novembre 2015 et interdit de sortie du territoire français par la suite, Lamine Diack n’a pas été jugé par les délits de corruption passive et blanchiment aggravé.

L’ancien patron de l’athlétisme sénégalais, par ailleurs plusieurs fois champion de France dans la discipline bien avant l’indépendance, avait réussi à diriger de 1999 à 2015, date à laquelle des accusations graves ont été portées sur sa personne et sur celle de son fils Massata Diack qui, pour le Sénégal, échappe à la Justice française dès lors que son pays n’a pas accepté de le livrer.

Aujourd’hui, les organisations de droits de l’homme que sont la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) et du Forum du justiciable (FJ) n’ont pas caché le fait qu’elles soient ‘’très préoccupées’’ par la situation de Lamine Diack.

Une situation d’un vieillard de 85 ans, loin de son pays, et dont le dossier n’arrive pas être jugé. Ce qui étonne dans ce dossier, c’est moins les charges qui seront discutées en temps opportun pour évaluer leurs crédibilités, que la manière avec laquelle les autorités françaises ont géré ce dossier.

Il existe en effet une convention judiciaire entre le Sénégal et la France, laquelle date du 29 mars 1974 ; permettant aux deux pays d’exercer tous les actes de procédure nécessaires si jamais l’ancien Président de l’AAF rentrait au bercail.

Comme l’a souligné il y a quelques mois le Secrétariat de l’Association des Juristes Africains (AJA), il y a apparemment ‘’une indifférence totale’’ dans ce dossier qui dénote d’un manque de confiance des autorités françaises sur les capacités de leurs homologues sénégalais à respecter les termes de l’accord judiciaire qui lie les deux pays.

Tout indique en effet que les juges français en veulent même au Sénégal de n’avoir pas permis l’arrestation de Massata, le fils de Lamine Diack sous le coup de la loi française pour les mêmes motifs.

Ces juristes africains ont rappelé que quand il s’est agi des protagonistes « l’Arche de Zoé “ épinglés pour des motifs graves de trafic d’enfants au Tchad, c’est le Président français en personne, Nicolas Sarkozy qui s’est déplacé pour permettre leur retour en France. On connait la suite.

La préoccupation des organisations des droits de l’homme du Sénégal, à la suite des souteneurs de Lamine Diack qui se sont à maintes reprises exprimés, c’est qu’il y ait un traitement scélérat du dossier.

Le retenir pendant plus de deux ans en France équivaudrait à une séquestration dès lors que la Justice de ce pays semble l’avoir oublié.

Ces organisations interpellent ainsi les chefs d’Etats des deux pays, Macron et Macky, pour qu’ils agissent afin que ce grand-père retrouve les siens en attendant que l’instruction, un vrai marathon, soit bouclée.

Il y a longtemps que les souteneurs de Diack demandent à l’Etat du Sénégal d’activer le levier diplomatique sans qu’aucune démarche connue ne soit menée.

Or, l’âge du mis en cause milite en faveur d’un allégement des conditions drastiques de son maintien en France, même s’il y est libre de ses mouvements.
Si les faits qu’on lui reprochait, à savoir d’avoir fermé les yeux sur le dopage d’athlètes étaient si flagrants, pourquoi tous ces mois d’instruction ?

Autres actualités

16 - Octobre - 2017

Alioune Tine sur le 3ème mandat : « Le verrouillage de la Constitution ne peut pas arrêter un président de mauvaise foi et machiavélique »

Pour Alioune Tine de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme (RADDHO), il y a un problème de confiance et de défiance par rapport au leadership...

16 - Octobre - 2017

Bamba Fall à Tanor et Cie : «Ils sont persuadés qu’ils seront dégagés de la… »

La décision du Secrétariat exécutif national du Parti socialiste (Sen-Ps) de soumettre l’exclusion de Khalifa Sall et Cie laisse Bamba Fall indifférent. Le maire...

16 - Octobre - 2017

Moustapha CISSE LO annonce la fin de l’APR après Macky

Maintenant que Macky SALL a réitéré sa volonté de ne pas dépasser deux mandats, c’est le branle-bas dans son parti. Si l’on en croit Moustapha...

16 - Octobre - 2017

Abdoulaye Wilane : «Quand une dent est pourrie, il faut s’en départir avant que…»

Abdoulaye Wilane s’est prononcé sur la décision du Secrétariat exécutif national du Parti socialiste (Sen-Ps) de traduire les dossiers de Khalifa Sall, Bamba...

16 - Octobre - 2017

Surpeuplement des prisons : le bâtonnier s’attaque au procureur : «il a trop de pouvoir »

Le surpeuplement des prisons est en large partie dû à la manie du procureur de placer sous mandat de dépôt, systématiquement, toutes personnes que lui envoient...