Le dialogue agité ne doit pas cacher les vrais défis

07 - Mars - 2019

Le Président Sall a tendu la main à ses opposants et aux forces vives de la Nation pour un dialogue inclusif afin d’apaiser la tension sociale.
Une initiative salutaire qui est une réponse à l’attitude responsable d’une opposition qui, quoi que ne reconnaissant pas les résultats de la présidentielle, a préféré la paix sociale à toute velléité de rébellion.
Macky sait qu’il leur doit, en échange, quelques concessions et s’inscrit dans cette dynamique, même s’il est peu probable qu’il reçoive un écho favorable de la part de ses adversaires.
Ce qui a le plus marqué le Président nouvellement réélu, c’est que son principal adversaire l’a devancé chez le Khalife général des Mourides pour tenir des propos que ce dernier peut avoir intégré, ce qui peut, durablement, jouer en sa défaveur.
Il fallait donc trouver la parade, montrer sa bonne foi et entrer dans l’histoire par la grande porte.
Toutefois, l’enjeu du moment n’est pas forcément le dialogue. Le Président peut certes y travailler, mais il devra savoir qu’il n’a besoin de personne pour décrisper le climat social et politique. D’ailleurs, il s’y est inscrit déjà par la libération de tous les opposants qui étaient détenus parce qu’ils manifestaient.
D’autres actes de ce genre sont attendus de la part de Macky qui a certes le pouvoir coercitif de contrainte légitime, mais aussi le pouvoir de pardonner.
Donc, il peut multiplier les actes de pardon, matérialiser les résultats du dernier référendum, procéder à des réformes institutionnelles de fond, sans pour autant dialoguer avec qui que ce soit.
Nous sommes sûr que le Grand Manitou sait parfaitement ce que son opposition et une bonne partie de la Société civile attendent de lui.
Ce que nous voulons dire par là, c’est que le pouvoir va gouverner et l’opposition va s’opposer. C’est dans l’ordre naturel des choses. Il va de soi que l’on ne gouverne pas par consensus, même s’il est parfois, souhaitable.
Qui plus est, les Sénégalais sont en train de subir une overdose de politique. Or, pendant ce temps, ils sont confrontés à des défis majeurs d’ordre existentiel.
Le chômage est endémique chez les plus jeunes, l’éducation laisse à désirer du fait surtout de crises scolaire lancinantes, la Justice n’est pas du tout indépendante de l’Exécutif, l’agriculture dépend encore des aléas pluviométriques, l’industrialisation est un vain mot chez nous, notre économie est encore sous domination étrangère, etc.
Il s’y ajoute la faim dans certains départements, les problèmes de désenclavement, d’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins de santé primaires pour beaucoup de ruraux encore, même si des efforts sont faits çà et là.
Les défis de survie sont tels que l’on a inventé le mot ‘’émergence’’ pour des peuples dont on pense qu’ils ne se développeront jamais.
Or, tout le monde sait que c’est faux. Il suffit en effet que les 320 millions de personnes qui vivent dans l’espace CEDEAO soit conscientes de leur force économique en tant que marché et que leurs gouvernants fassent le nécessaire pour l’intégration pour que des pas en avant importants soient accomplis.
C’est là où se situent les vrais défis.
Et ce débat sur le dialogue, presque perdu d’avance, ne saurait occulter le fait que les Sénégalais s’attendent à vivre mieux.
Il y a en effet le temps pour la politique et le temps pour le travail. Et si on se met à faire tout le temps de la politique, on n’aura jamais le temps pour travailler.
Et déjà, on parle même de ‘’succession de Macky’’, de ‘’guerre ouverte’’ alors qu’il n’a même pas encore prêté serment…
Tout pour dire qu’il est important, dès maintenant, de fermer la parenthèse des querelles politiques pour s’inscrire dans une dynamique de travail. Etant entendu que la nouvelles équipe qui sera formée sera, encore, l’occasion de longues supputations à bien des égards puériles.
Ici, tout le monde est ‘’expert ‘’ en tout et si l’on se met à écouter 15 millions d’’’experts’’, on perd du temps et on n’avance pas.

Autres actualités

06 - Avril - 2019

​Le syndicat de la justice tient son congrès les 14, 15 et 16 juin

Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), va enfin tenir son congrès les 14, 15 et 16 juin 2019 à Saly, à Mbour, après avoir fait l’objet de bras de...

06 - Avril - 2019

Une feuille de route des Nations unies pour réorganiser les systèmes financiers des Etats

Les Nations unies ont annoncé avoir mis sur pied une feuille de route visant à réorganiser les systèmes financiers publics et privés des Etats membres, en vue...

05 - Avril - 2019

Pourquoi Macky Sall a peur de gracier Khalifa Sall ?

Malgré ses appels intempestifs au dialogue, à un climat politique apaisé Macky Sall reste toujours dans ses petits calculs politiques. Il n’a jamais envisagé de...

05 - Avril - 2019

«Comme il l’avait fait avec Karim Wade, le Président va gracier Khalifa Sall », selon Me El Hadji Diouf

Me El hadji Diouf, l'avocat du "peuple" était bien présent, ce 4 avril pour fêter avec la nation sénégalaise le 59 éme anniversaire de la Nation au...

05 - Avril - 2019

Gouvernement : Dionne va démissionner ce vendredi

Selon les informations de L’AS, le Premier ministre, Mahammad Dionne va rendre, ce vendredi 5 mars, sa démission et celle de son équipe au Président Macky Sall. Ce...