LÉGISLATIVES – Cartes numérisées, passeport, permis de conduire… : Le Président saisit les 7 «Sages»

25 - Juillet - 2017

L’électeur pourrait voter avec un récépissé, un permis de conduire, un passeport et sa carte d’identité numérisée faute d’avoir sa carte biométrique. Si et seulement si le Conseil constitutionnelle dit oui au Président Macky Sall qui l’a saisi hier en ce sens.
Le faible taux de retrait des cartes biométriques présageait d’une formule alternative pour faciliter aux citoyens l’expression de leur droit de vote. Le chef de l’Etat a donc saisi hier le Conseil constitutionnel «sur la possibilité que les électeurs n’ayant pu retirer leur carte puissent voter aux élections législatives du 30 juillet 2017 avec une carte d’identité nationale numérisée, une carte d’électeur numérisée, un passeport, un permis de conduire, un document d’immatriculation pour les primo-inscrits non détenteurs d’un des quatre premiers documents administratifs». Donc y compris un récépissé. Un communiqué de la Présidence motive cette lettre du chef de l’Etat aux 7 Sages. «L’article 3, alinéa 4 de la Constitution stipule que ‘’tous les nationaux sénégalais des deux sexes, âgés de 18 ans accomplis, jouissant de leurs droits civils et politiques, sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi’’. Ainsi, au regard des lenteurs notées dans le retrait des cartes d’identité biométriques, le président de la République a saisi le Conseil constitutionnel, par lettre en date du 24 juillet 2017, conformément à l’article 72 de la Constitution…», lit-on.
La perche de la Société civile
Macky Sall, qui «réaffirme son attachement sans réserve à l’organisation d’élections transparentes, libres et démocratiques», souligne qu’«une telle éventualité avait été proposée par la Société civile». Il est vrai que ces derniers jours, plusieurs solutions avaient été agitées dont le récépissé. Il y a quelques jours, la Coalition Assemblée bi ñu bëgg rappelait, dans un communiqué, «en toute modestie, qu’elle est à l’origine d’une telle proposition, émise à travers une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat dès le 4 juillet dernier». Mais aussi, auparavant, dans une contribution, la tête de liste de cette coalition appelait la classe politique à «taire les querelles politiciennes, à relever le défi électoral en cours, par-delà les calculs partisans et autres postures d’entêtement et montrer à la face du monde la maturité de la démocratie sénégalaise». Mohamed Sall Sao poursuivait : «Mal­heureusement, une partie de l’opposition, celle dite radicale, semble avoir rejeté la proposition en question, donnant ainsi raison à tous ceux qui pensent dans l’opinion publique -et ils sont nombreux- que ces opposants-là ont pour seul agenda de ne pas faciliter la tâche au gouvernement et de vouloir créer un climat insurrectionnel». En ce sens, il soulignait que «si la seule motivation de l’appel lancé pour une marche le 25 juillet» par Abdoulaye Wade est «‘’d’exiger le retrait’’ des nouvelles cartes d’électeur biométriques par tous les citoyens en attente, cette marche n’aurait plus de raison d’être dès lors que ceux-ci se seraient vu reconnaître le droit de vote avec leur récépissé, assorti d’une pièce d’identité en bonne et due forme».
Les rejets de Wade et Sonko
A l’image de la modification de l’article L78 du Code électoral, le vote par récépissé va aussi faire polémique puisque certaines coalitions de l’opposition n’y adhèrent pas. En conférence de presse samedi, Ousmane Sonko avait déclaré : «Le recours aux récépissés pour voter, on l’a connu en 1993. Les résultats sont connus avec une machine exponentielle de fraude et des contestations qui ont mené le pays jusqu’à l’assassinat du juge Me Babacar Sèye. On ne peut pas accepter qu’une administration puisse être si incapable de produire des cartes d’identité.»
Hier, c’est depuis Koumpen­toum que la tête de liste de la Coalition ga­gnante/Wattu senegaal a rejeté «tout vote par l’utilisation de document ne pouvant permettre d’identifier un électeur ou prouver son inscription sur les listes électorales». Dans un communiqué, Me Abdoulaye Wade affirme que «le Conseil constitutionnel ne peut et ne doit permettre à Macky de rouvrir frauduleusement la période d’inscription sur le fichier électoral ou de modifier illégalement par le règlement les conditions d’exercice du droit électoral qui sont déterminées exclusivement par la loi». Avant d’avertir Macky Sall et les 7 Sages : «Aucune fraude ne sera tolérée et le Peuple veillera à exercer librement ses droits. Il détient seul la souveraineté et peut se donner le droit de l’exercer directement sans passer par quelque représentant que ce soit.»

Autres actualités

19 - Mai - 2020

Affaire des faux billets : un des cerveaux cite Pape Diop et Farba Senghor dans l’enquête préliminaire

Arrêtés hier par la Brigade de recherches de Dakar et présentés au procureur de la République du tribunal de Pikine, Daouda Ndiaye et sa bande, qui avaient par...

18 - Mai - 2020

A quitte ou double : Akilée accule le patronat

L’affaire Senelec-Akilee est loin de connaître son épilogue. Elle prend une nouvelle tournure avec l’entrée en lice du Club des investisseurs du...

18 - Mai - 2020

Le Sénégal enregistre 64 nouveaux cas positifs ce Lundi 18 mai

Sur 1172 tests réalisés, 64 sont revenus positifs au coronavirus soit un taux de positivité de 5,46 %. Il s’agit de 59 cas contacts suivis et 5 cas issus de la...

18 - Mai - 2020

Covid-19 : 2e décès (28e au Sénégal) en l’espace de quelques heures à l’Hôpital Principal

C’est un lundi macabre au centre de traitement des épidémies de l’hôpital Principal de Dakar. En effet, quelques heures seulement après l’annonce du...

18 - Mai - 2020

Amadou Hott annonce un PSE post-Covid

Le gouvernement est en train d’élaborer un Plan Sénégal émergent post-Covid en vue de la ‘’relance’’ de l’activité...