Lutte contre la drogue : l’implication des religieux peut être déterminante (gouverneur)
Le gouverneur de la région de Kaolack (centre), Alioune Badara Mbengue, a suggéré vendredi aux acteurs de la lutte contre la drogue d’impliquer les leaders d’opinion, notamment les religieux qui peuvent avoir un rôle déterminant dans la réduction de la consommation, surtout chez les jeunes
Il recevait les membres de la caravane du Programme régional de réduction des risques de transmission du VIH, de la tuberculose et des hépatites chez les consommateurs de drogue (PARECO).
Il a saisi l’occasion pour inviter le coordonnateur à intégrer les religieux dans les cibles pour le plaidoyer.
‘’Il faut une véritable opération de sensibilisation auprès des leaders d’opinion, des communautés, mais surtout des chefs religieux en profitant du moindre événement pour faire passer les messages’’, a-t-il souligné.
"Au-delà de l’aspect sanitaire et institutionnel, il y a un volet social qu’il faut intégrer pour faire des religieux, des relais importants dans la sensibilisation puisqu’ils sont en contact avec les familles, les communautés’’, a-t-il justifié.
‘’Il faut passer par les mosquées, les églises, les familles pour les messages de sensibilisation et de prévention afin de détecter le moindre signe d’usage de drogue avant qu’il ne soit trop tard chez les jeunes’’, a-t-il exhorté.
Pour lui, l’objectif n’est plus de rejeter, de discriminer ou de stigmatiser les consommateurs de drogue, mais de les accompagner et de les soigner ; en même temps prévenir, pour que d’autres ne tombent pas dans ‘’l’engrenage de la consommation de la drogue’’.
Il a indiqué que les exemples de désintoxication pour les ramener dans la société sont rares chez les consommateurs de drogue. Aussi faut-il "mettre l’accent sur cet aspect pour les aider en s’en sortir en les soignant’’.
‘’La communauté condamne trop vite, bannit et exclut trop vite sans faire l’effort de comprendre pour rectifier’’, a-t-il déploré pour justifier l’importance du rôle des religieux face au fléau de la drogue.
‘’La meilleure manière de couper court à ce fléau, c’est de soigner les malades et de prévenir les biens portants’’, a-t-il indiqué.
La caravane, qui a quitté Dakar mercredi après-midi, a séjourné à Fatick avant de se rendre à Kaolack, jeudi. A toutes ces étapes, elle a déroulé des activités vers le grand public avec la tenue de panels et des visites dans les maisons d’arrêt de Fatick et Kaolack.
Coïncidant avec la semaine nationale de lutte contre la drogue, la caravane invite ainsi à travers une série d’activités les Etats et les autres parties prenantes à ‘’s’engager pour une alternative à l’incarcération des consommateurs et usagers, à encourager des stratégies de réduction des risques’’.
Il s’agit ainsi de ‘’favoriser un environnement social sans stigmatisation ni discrimination, à assurer l’accès aux services de traitement et à promouvoir la réinsertion sociale des consommateurs de drogues injectables’’, a indiqué Dr Aiissatou Bousso du Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (CEPIAD).
La caravane a vu la participation de nombreux acteurs impliqués dans la lutte contre le Vih/Sida, les hépatites et la drogue du Sénégal mais également du Cap Vert, du Burkina Faso, de la Guinée Bissau et de la Côte d’Ivoire dans le cadre du Programme régional de “Réduction des risques VIH/TB et autres comorbidités et la promotion des droits humains auprès des consommateurs de drogues injectables (PARECO).
Financé par le Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, ce programme de réduction des risques est exécuté par l’ANCS à travers ces 5 pays de l’Afrique de l’Ouest”.
Une cérémonie de clôture de la caravane sera organisée à Dakar mardi avec un panel regroupant les différentes parties de la caravane, sur le thème de la réduction des risques de transmission de maladies chez les usagers de drogues injectables.