Macky désavoué : sur les 30 magistrats de la Cour suprême, 25 ne veulent pas de sa loi

15 - Novembre - 2016

Macky désavoué : sur les 30 magistrats de la Cour suprême, 25 ne veulent pas de sa loi

Mamadou Badio Camara est réduit en minorité dans sa propre juridiction car, sur les 30 magistrats qui composent la Cour suprême, les 25 ont dit niet à la fameuse loi organique. C’était, hier, lors d’une réunion du Comité de juridiction de ladite Cour, dans les locaux de l’institution judiciaire considérée.

Badio Camara réduit en minorité par ses pairs. Ainsi peut-on résumer la réunion d’hier du Comité de juridiction de la Cour suprême, à l’effet de recueillir l’opinion de ses membres sur les projets de loi organique. C’est dans leur écrasante majorité que les juges et les procureurs ont invité l’Exécutif à faire volte-face. Sur les 30 magistrats qui composent la Cour suprême, les 25 ont exigé le «retrait immédiat et sans condition du projet de loi organique, en raison de la dénaturation du texte déjà discuté en assemblée intérieure, par ajout et suppression de plusieurs dispositions».

C’est ce que renseigne un communiqué du Comité de juridiction de la Cour suprême, instance affiliée à l’Union des magistrats sénégalais (Ums). La nature ayant horreur du vide, les hauts magistrats ont, en outre, demandé le «renvoi du texte à l’assemblée intérieure, pour un nouvel examen». Ils requièrent, en définitive, le «respect impératif de l’âge de la retraite pour tous les magistrats, fixé à 65 ans par leur statut». «Le Comité de juridiction exprime sa ferme détermination à mener toutes actions appropriées en cas de besoin», avertissent les hauts magistrats.

La colère suscitée par la «Loi Badio Camara» ne désenfle pas. La loi organique qui prévoit sa nomination, par décret, pour six ans non renouvelables, ne fait toujours pas recette auprès de ses pairs. Ces derniers ne digèrent pas le fait d’avoir appris, par voie de presse, que le Premier président a introduit, à leur insu, une disposition qui lui permet de se maintenir à son poste, au-delà de l’âge de la retraite. Et celle-ci a été adoptée en Conseil des ministres le 2 novembre dernier. Les contestataires rappellent que «tous les magistrats de la Cour suprême, le Premier président compris, bénéficient d’une protection que leur confère l’article 9 de l’actuelle loi organique». Ils vont même jusqu’à rappeler le cas Assane Bassirou Diouf, qui pour le faire partir de l’institution, le président Abdou Diouf avait été obligé de dissoudre la Cour suprême, pour créer à la place le Conseil d’Etat, la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel.

Autres actualités

23 - Octobre - 2019

Moustapha Ka et Samba Ndiaye Seck: l'Ums déplore la "brutalité et la médiatisation" de leur limogeage

L'Union des magistrats du Sénégal (Ums) dénonce avec force "la brutalité et la médiatisation" du limogeage des magistrats Moustapha Ka et Samba Ndiaye Seck de...

22 - Octobre - 2019

Polémique 3ème mandat de Macky : Le monstre est toujours vivant !

Véritable tentation du diable, le troisième mandat présidentiel est en passe de gangréner le champ dit «démocratique» de moult pays africains. Du...

22 - Octobre - 2019

Scandale Petrotim : Les têtes continuent de tomber..

Macky Sall aura épuisé tout son registre de diversion et de contre-feux (dialogue national mort-né, retrouvailles tous azimuts, procès privé des 94 milliards...

22 - Octobre - 2019

Les syndicats d'enseignants sur le pied de guerre...

Le défi du respect total du quantum horaire s’annonce périlleux pour les acteurs du système éducatif sénégalais. Entre écoles...

22 - Octobre - 2019

Limogeage de Samba Ndiaye Seck et Moustapha Ka: "cette décision est plus politique que rationnelle"

Le président de la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), Me Assane Dioma Ndiaye, est d’avis que le limogeage de Samba Ndiaye Seck et Moustapha Ka, respectivement...