Les syndicats d'enseignants sur le pied de guerre...
Le défi du respect total du quantum horaire s’annonce périlleux pour les acteurs du système éducatif sénégalais. Entre écoles inondées, absence des élèves dans les écoles et établissements, l’école publique risque de connaître encore des remous. Très alertes depuis le début de l’ouverture, les syndicats d’enseignants les plus présentatifs n’excluent, dans une perspective proche, de déposer des préavis de grève.
L’école publique sénég alaise risque encore de perdre des heures d’enseignements et apprentissages. Alors que les 1296 heures retenues par le décret 2019- 1363 relatif aux trimestres et à la durée des congés et vacances dans les établissements scolaires, commencent, dès la rentrée, à prendre des coups, les cours n’ont pas encore démarré dans certaines localités. Les conditions climatiques, notamment les pluies sont passées par là. Certaines écoles toujours sous les eaux. Qui plus est, l’absence d’abris provisoires dans certaines zones dans les écoles et établissements. Pourtant préconisé depuis plus d’une décennie, le concept « Ubbi tey, Jàng tey » devra encore rester à l’état de slogan, en dépit de tous les efforts et appels faits à l’endroit de la communauté éducative.
En effet, le contexte actuel de suivi des accords pousse désormais les syndicats à être sur le pied de guerre. La rencontre de monitoring en date du 27 septembre entre le gouvernement et les sept (7) syndicats les plus représentatifs, quoique rassurante sur le suivi des accords du procès-verbal, n’a pas dissipé les inquiétudes des enseignants sur la matérialisation des revendications.
Pour montrer leur détermination cette année à en découdre avec l’Etat, les organisations syndicales du secteur de l’éducation ont décidé de lancer des alertes d’une éventuelle crise de l’école publique sénégalaise. Elles disent stop au temps de la négociation, mais plutôt de l’action. Car, l’épisode de la suppression de la Primature de l’architecture institutionnelle du Sénégal, est fini. C’est le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), première force au niveau de l’élémentaire, qui a annoncé les couleurs à l’occasion de son congrès tenu quelques jours avant la rentrée des classes pour le personnel enseignant, 1er octobre. Les camarades de Souleymane Diallo entendent déposer un préavis de grève pour fustiger, avec beaucoup de déception, le faible niveau de mise en œuvre des accords du gouvernement. Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen-secondaire (Cusems) entend observer la même démarche. En attendant de réunir les instances habilitées, les camarades d’Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du Cusems, vont, selon une source, déposer un préavis de grève avant le 30 octobre.
Dès cette semaine, le Cusems va publier une lettre d’alerte pour attirer l’attention des ministères concernés sur l’état de mise en œuvre des accords. La prise en charge des préoccupations centrales sera aussi inscrite à l’ordre du jour de la réunion prévue, ce mercredi, du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saemss).
Saourou Sène, secrétaire général nouvellement réélu, se donne comme objectif de déposer les formalités administratives pour informer aux autorités concernées les décisions du dernier congrès. Ainsi, dans la légalité, le Saemss pourra dérouler ses actions qui seront retenues en secrétariat permanent, relatives aux points inscrits dans le procès-verbal. Ils n’excluent pas de déposer un préavis dans les prochains jours. Les syndicats moins représentatifs réunis autour du G20 ont décidé de déposer leur préavis de grève jeudi prochain, 24 octobre, juste après la séance plénière des secrétaires généraux qui sera sanctionnée par la rédaction d’une plateforme revendicative.
Pour l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden), le dépôt du préavis de grève n’est pas encore à l’ordre du jour, étant entendu que le ministère de tutelle et le médiateur du protocole ont fait montre d’une ouverture. Selon le syndicat, « Cheikh Kanté est en train de dérouler. Le format adopté par les autorités, me semble pertinent. Nous pensons qu’il est beaucoup plus judicieux d’accorder de temps pour voir ce qu’il va advenir sur la matérialisation du protocole. Nous privilégions le dialogue » Le secrétaire général de l’Uden, Abdourahmane Gueye, informe de la tenue d’une réunion des instances en fin octobre, pour soumettre la question. Les points qui seront inscrits dans les préavis de grève connaitront-ils des évolutions ? Les syndicats reviennent sur les mêmes points, notamment l’ouverture de négociations pour corriger les disparités criardes et arbitraires sur l’indemnité de logement, la question des passerelles professionnelles, la délivrance des actes d’avancement et de reclassement et in fine la question de l’habitat social.