Musique : L’album « Gagno » de Fatim Mballo « Choupi » bientôt dans les bacs
Musique : L’album « Gagno » de Fatim Mballo « Choupi » bientôt dans les bacs
L’artiste musicienne Choupi, Fatim Mballo à l’état civil, a terminé la réalisation de son tout premier album de dix titres intitulé « Gagno ». Un opus essentiellement à base d’instruments traditionnels à travers lequel la chanteuse originaire de Kolda aborde plusieurs thèmes dont le titre éponyme où elle met en relief le caractère ambivalent de l’inimitié.
« Je fais de la musique du monde », aime à répéter Fatim Mballo dite « Choupi », la jeune chanteuse originaire de Kolda venue à Dakar pour poursuivre sa carrière musicale et perfectionner aussi son talent déjà convaincant. Un talent dont elle a la pleine conscience au point de rêver grand. « Je rêve d’un disque d’or que je vais amener à Kolda, d'où je suis originaire, pour montrer tout mon attachement à ce terroir et ses habitants », confie-t-elle dans un large sourire qui en dit long sur toute la fierté de ses origines.
Certes, « Choupi » avait donné un avant-goût de ce talent, mais cette fois-ci, elle passe à un palier supérieur en concoctant un tout premier album de dix titres principalement réalisé en musique traditionnelle. « Gagno » (ennemi, en langue peulh) est le titre éponyme de cet album. Un morceau par le biais duquel la chanteuse koldoise invite à prendre conscience du fait que tout en te souhaitant le malheur, l'ennemi pousse la personne également à redoubler d’efforts pour ne pas être sa risée.
Argument traditionnel
Cependant, « Choupi » considère qu'elle n'a point d'ennemi. « Pour la simple raison qu'à l'endroit de ceux ou celles qui se considèrent comme mes ennemis, je leur adresse un sourire sincère qui ne traduit ni plus ni moins que la bienveillance qui m'anime envers eux. « Vip » est le second morceau de cet album. Elle y rend un hommage à un plus que frère (Bocar Baldé) qui n'a de cesse de lui témoigner soutien et accompagnement.
Dans « Thiownguél », « Choupi » se remémore de la belle silhouette de sa maman qui ne passait jamais inaperçue devant n'importe quelle foule. « Wata addanam haala » (ne me crée pas des histoires) traduit le caractère pacifiste de cette fille et met en lumière son penchant pour la paix, « Mballékam » est un hommage à Baaba Maal, le roi du Yéla, qui, selon elle, l'a beaucoup soutenue. « Au-delà de ce soutien que je viens d'évoquer, Baaba Maal est un grand monsieur, car c'est grâce à lui que le Yéla a pu traverser toutes les frontières du monde », explique-t-elle. Par voie de conséquence, elle appelle à ce que lui soit frayé le chemin qui mène vers cette icône de la musique sénégalaise. « Yari Laalo » est l’histoire de son frère Alassane qui, ayant été malade, n’a été guéri qu’après que sa mère ait vu en songe une créature surnaturelle qui lui conseille d’administrer à son fils un bain avec de l’eau mélangée à du « laalo » (poudre de feuilles de baobab).
« Ma mère avait fini par chanter ‘‘Yari Laalo’’ qui avait obtenu un succès extraordinaire en Casamance », soutient-elle. « Vie privée », exceptionnellement réalisé sur fond de musique moderne, évoque la vie de la chanteuse avec ses hauts et ses bas. « Yeurmaandé », quant à lui, insiste sur l’absence d’une véritable pitié des forts envers les faibles. Dans «amour», « Choupi » défend l’argument traditionnellement véhiculé, comme quoi le ménage n’est pas un habit à porter ou à ôter selon le bon vouloir de l’un des conjoints. Le titre « Fa Diallo » est l’illustration de l’importance que cette artiste accorde au cousinage germain. De belles sonorités réalisées par Choupi qui, bien qu’ayant réussi un coup de maître, n’en pense pas moins que le fait de mener une carrière musicale n’est pas chose aisée au Sénégal. « Non seulement c’est difficile, mais aussi tu peines à bénéficier de l’appui qu’il faut pour sortir des sentiers battus », fait-elle savoir. C’est pourquoi elle a fini par s’autoproduire en louant les services d’artistes talentueux.