Problématique du recouvrement des avoirs de Karim Wade : l’Etat peine a se faire payer
Le pouvoir en place semble avoir des problèmes pour mettre la main sur les avoirs du fils de l’ancien chef de l’Etat, Karim Wade, condamné par la Crei à payer une amende de 138 milliards. C’est le moins que l’on puisse dire au vu des nombreuses tentatives qui sont restées vaines dans sa quête de rentrer dans ses fonds. L’on se rappelle de la polémique suscitée sur la maison des Wade sise à Point E.
Sur cette affaire, l’Etat parait avoir fait une reculade, après la colère noire de l’ancien président Wade qui avait déclaré que pour qu’il soit dépossédé de sa maison acquise après «de dures et longues journées de travail à travers tout le Sénégal», il fallait d’abord que le régime de Macky Sall «marche» sur son cadavre.
Me Wade avait accusé le régime d’avoir ordonné la saisie de sa maison ainsi que le modeste immeuble qu'il a construit pour des personnes qui ont été à son service pendant plus de 40 ans et ont élevé ses enfants.
Le pouvoir rectifie le tir en précisant qu’il n’a jamais été question de saisine dudit domicile et que ledit acte signifié au dernier domicile connu de Karim Wade au Point E, est un commandement de payer sous peine de saisie de ses facultés mobilières délivré en exécution de l'arrêt de la Crei en vue notamment d'une possible contrainte par corps.
Qui plus est, qu’il n'a nullement été question pour l’Etat de procéder à une saisie immobilière de la villa qui, au demeurant, obéit à une procédure rigoureusement encadrée. Dans cet enlisement pour recouvrer les biens mal acquis, il convient de rappeler le revers subi par l’Etat du Sénégal au niveau du Tribunal de Grande instance de Paris. La justice française n’a pas validé les requêtes du Sénégal, notamment sa volonté de recouvrir les avoirs «mal acquis», retrouvés à Paris, de Karim Wade et de Bibo Bourgi, condamnés par la Crei.
L’Etat qui voulait saisir les appartements des susnommés, situés dans le Quinzième arrondissement de Paris, s’est vu débouté. Pour cause, ledit tribunal renseigne que la loi française ne reconnait pas le délit d’enrichissement illicite. Une tâche qui ne sera pas de tout repos pour l’Etat.
D’ailleurs, même le ministre de la Justice d’alors, Sidiki Kaba avait clairement reconnu que le recouvrement n’était pas facile. Pour arriver à exécuter la décision définitive dans cette affaire d’enrichissement illicite, «il faut une entraide judiciaire», avait-il indiqué.