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Publication de deux livres : Jean M. F. Biagui fustige le mensonge et proteste contre l’autochtonie

26 - Octobre - 2016

Publication de deux livres : Jean M. F. Biagui fustige le mensonge et proteste contre l’autochtonie

ean-Marie François Biagui, président du Parti social-fédéraliste (Psf), est l’auteur de deux ouvrages publiés par Diasporas noires édition. Il livre, dans le premier, « Avis de décès : le mensonge est mort en Casamance », sa part de vérité sur la crise casamançaise. Dans le second ouvrage, « Mademba n’est pas un natif du terroir. Et alors ? Un plaidoyer contre l’autochtonie », il décline son combat politique. La cérémonie de présentation et de dédicace a eu lieu jeudi dernier à Dakar.

Le drame des âmes qui, à la fois, savent et interrogent constamment leur conscience est de mourir avec des pans de mémoire. L’autocensure est la flamme vertueuse qui les brûle. Jean Marie François Biagui est de ces gens qui ont des choses à raconter, des histoires à consigner dans les livres pour, demain, célébrer des hommes et les valeurs ou dénoncer des personnes et leurs pratiques infamantes.

La prouesse de l’auteur des deux ouvrages est d’avoir trempé sa plume dans l’encrier de l’affliction sans se livrer à des épanchements inutiles et nuisibles à la communauté des gens aspirant à la paix. Ne dit-il pas lui-même ceci : « J’ai voulu parler alors que je devais me taire. C’est qu’on ne peut pas tout dire, même quand on sait tout. Aussi, de jour en jour, autocensure après autocensure, je destinais ledit manuscrit à finir tout bonnement à la poubelle, tant il s’avérait qu’un peu ou beaucoup de moi-même s’y trouvait abhorré, ne fût-ce qu’à travers certaines figures emblématiques ».

Le problème de la Casamance a révélé plusieurs versions et personnalités. Mais, le cheminement militant de l’ancien secrétaire général du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) couvre ces deux publications, par-delà la légitimité, d’une scientificité conférée par son statut. C’est d’autant plus évident que l’auteur lui-même observe, à l’en croire, une certaine distance avec les appartenances. « En fait, rendre publique la vérité ignorée ou cachée est, tout à la fois, un devoir et une obligation, pour moi en tous les cas ; un devoir et une obligation qui l’emportent en l’occurrence, et de loin, sur l’envie toujours coupable sinon convenue de courtoisie ou de retenue… Qui plus est, une Casamance promise à la paix durable en vaut amplement la chandelle ».

L’auteur assume donc, à travers « Avis de décès : le mensonge est mort en Casamance », son devoir de mémoire sans déroger à celui-là de réserve que lui dicte sa posture d’homme d’un pays et d’une région. Il y décline sa vision de la Casamance et dessine, sans s’y attarder, sans peut-être même le vouloir, sa personnalité à la charnière du réel et de l’imagination. « Il dit la vérité sans blesser, sans complaisance non plus. Le mensonge est mort en Casamance. Car, selon lui, la crise casamançaise est née d’une contrevérité. Sa vision de la Casamance est très prospective et réaliste », nous renseigne Léopold Ndiaye dans sa présentation du livre.

Autonomie et autochtonie
« L’Avis de décès » n’est autre chose que cette certitude de l’auteur d’avoir tué, ensemble avec ses « amis », le mensonge. En cela, cette annonce est espoir, mais elle n’est pas une renonciation à la vérité. Elle rappelle le défi de la paix qui est une aventure collective. Cette production est « une invite à se libérer et en même temps à libérer – dans la vérité et la sincérité, et seulement dans la vérité et la sincérité – l’énergie créatrice de paix qui se trouve en chaque individu », confie Jean-Marie François Biagui.

Le second ouvrage « Mademba n’est pas un natif du terroir. Et alors ? Un plaidoyer contre l’autochtonie » est, selon Léopold Ndiaye, un pamphlet traduisant la vision politique de l’auteur pour un Sénégal moderne, prospère et réconcilié avec lui-même. Il s’inscrit dans la même ambition altruiste du président-fondateur du Mouvement pour le fédéralisme et la démocratie constitutionnelle (Mfdc-fédéraliste) d’œuvrer pour l’intérêt commun qui ne saurait être préservé en se calfeutrant dans les petites appartenances.

Il s’agit plutôt, pour l’auteur, de donner « l’opportunité pour chaque région naturelle du Sénégal de s’accomplir par elle-même et de se développer selon sa propre vision et son propre projet de développement socio-économique et culturel, voire politique, tout en restant bien arrimée aux valeurs de la République d’une part, et, de l’autre, au contexte constitutionnel d’un Etat qui soit, à la fois, un, pluriel et fédératif des réalités territoriales, culturelles, sociales et économiques de ses différentes régions naturelles ».

Les deux livres ne font pas dissonance. Ils développent dans deux temps différents -la mort de ce qui n’est pas vrai et le devoir de sauver ce qui devrait être - une même idée : la possibilité d’une coexistence harmonieuse dans le respect de ce qui fonde le désir de l’autre de se fabriquer un destin.

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