A Genève, négociations sans illusions sur la Syrie

24 - Février - 2017

A Genève, négociations sans illusions sur la Syrie

Les positions de l’axe Damas-Moscou semblent irréconciliables avec celles des rebelles soutenus par les Occidentaux.

Le coup d’envoi a été donné, sans illusion. « Je n’attends pas de miracle, ce ne sera pas facile (…), mais nous savons tous ce qui passera si nous échouons une fois de plus », a déclaré Staffan De Mistura, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, en ouvrant le 23 février à Genève une nouvelle session des négociations interrompues depuis neuf mois. Il a appelé les Syriens à leur « responsabilité historique » dans un discours au ton grave conclu en arabe par un « que Dieu nous bénisse et nous aide, Inch Allah ».

Dans la matinée, il avait accueilli séparément Bachar Al-Jaafari, le chef de la délégation du gouvernement, puis le cardiologue Nasser Hariri, du Haut Comité des négociations qui rassemble des groupes-clés de l’opposition, pour discuter de la feuille de route de cette session. En début de soirée, pour la solennelle séance inaugurale dans la grande salle du palais des Nations, les deux délégations se faisaient face de part et d’autre d’une table en fer à cheval. Les représentants de la vingtaine de pays du Groupe inter­national de soutien à la Syrie (Giss), coprésidé par les Etats-Unis et la Russie, réunissant aussi bien les soutiens de l’opposition que les parrains du régime, étaient là pour marquer l’engagement de la communauté internationale.
Avant même que ne commencent les discussions au bord du Léman, le président russe, Vladimir Poutine, rappelait depuis Moscou ses fondamentaux. « La Russie a la tâche de stabiliser le pouvoir légitime dans le pays et de porter le coup décisif au terrorisme international », insistait l’homme fort du Kremlin, engagé, depuis la reconquête des quartiers orientaux d’Alep, dans la recherche d’une solution politique au conflit pour éviter que son armée ne s’y enlise.
Nul ne sait en revanche ce que veut l’administration Trump. « Ce qui me manque pour le moment, c’est une stratégie américaine claire », déplorait le week-end dernier Staffan de Mistura. D’où le scepticisme sur la possibilité de réelles percées dans ces discussions qui doivent se prolonger jusqu’au 3 mars. La reprise, jeudi, des raids aériens du pouvoir dans les provinces de Deraa, Alep et Hama fragilise en outre toujours plus le cessez-le-feu, négocié par la Russie et la Turquie et entré en vigueur le 30 décembre 2016.

Autres actualités

13 - Mai - 2019

La crise anglophone au Cameroun devant le Conseil de sécurité

La consultation est informelle et ne donnera lieu à aucune résolution, communiqué ou déclaration officielle. Cependant, pour la première fois depuis son...

13 - Mai - 2019

La Turquie condamne des universitaires à la prison

Maître de conférences à l’université Claude-Bernard Lyon-I en France, le mathématicien turc Tuna Altinel a été arrêté et...

12 - Mai - 2019

Pakistan : une attaque dans un hôtel à Gwadar fait cinq morts et six blessés

Cinq personnes, dont un militaire, sont mortes dans l’attaque, samedi 11 mai, d’un hôtel de luxe à Gwadar et six ont été blessées – quatre...

12 - Mai - 2019

Guinée : la monogamie devient la règle mais suscite des critiques

Le Parlement de Guinée a modifié le code civil pour faire de la monogamie le régime général du mariage, sauf en cas « d’accord explicite » de...

11 - Mai - 2019

Au Mexique, la double crise migratoire tourne au casse-tête pour « AMLO »

Victime de sa main tendue aux immigrés clandestins, le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), affronte une double crise migratoire aux deux...