">

A Kutupalong, capitale de la douleur des Rohingya

25 - Août - 2018

Quelque 700 000 personnes sont entassées au Bangladesh dans le plus grand camp de réfugiés du monde. Vivant dans des conditions précaires, ces musulmans n’envisagent pas de rentrer en Birmanie.

 

On dit « camp », mais c’est une ville. Une agglomération avec ses rues, ses ruelles, ses routes, ses ponts de bambou, ses échoppes, ses vendeurs de bétel à mâcher, ses salons de coiffure, ses stations de cyclo-pousse, ses cliniques, ses égouts et ses « maisons de thé ». Une gigantesque concentration d’humanité en exil regroupée dans une infinité de baraques aux toits rouges ou bleus qui épousent, à perte de regard, les formes de collines désormais déboisées du district de Cox’s Bazar, dans le sud du Bangladesh.
Kutupalong – et ses récentes « banlieues » – est aujourd’hui considéré comme le plus grand camp de réfugiés du monde : environ 700 000 Rohingya s’y sont installés progressivement à partir du 25 août 2017, il y a tout juste un an. C’est à cette date que débuta contre cette minorité musulmane de Birmanie le dernier ratissage en date – et le plus violent jamais mené par des policiers et soldats du Myanmar, nom officiel de la Birmanie. Du haut de l’une des hauteurs du camp, on voit se dessiner sur l’horizon proche les premiers contreforts des basses montagnes de Birmanie, paysage qui doit rappeler en permanence aux exilés à quel point leur pays d’origine est aussi proche qu’inaccessible.

Les centaines de milliers de personnes qui ont franchi depuis l’été dernier la rivière Naf, marquant la frontière entre Bangladesh et Birmanie, sont venues grossir la population de dizaines de camps déjà installée dans le district de Cox’s Bazar depuis près de trente ans. A vrai dire, ces « villes » forment presque un « pays » : la trentaine de camps éparpillés dans toute la région a créé une sorte de « Rohingyaland » tentaculaire regroupant plus d’un million de personnes… Un fardeau extraordinaire pour le Bangladesh (160 millions d’habitants), qui est l’une des nations les plus densément peuplées au monde. Et pas l’une des plus riches.
« Nous survivons ici dans des conditions épouvantables », énonce Sayed Hussein, 58 ans.

Autres actualités

25 - Janvier - 2019

Un tribunal turc ordonne la libération d’une députée kurde en grève de la faim

Un tribunal de Diyarbakir, principale ville à majorité kurde dans le sud-est de la Turquie, a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Leyla...

25 - Janvier - 2019

Au Venezuela, l’armée détient la clé de la crise politique

’est entouré du haut commandement militaire que le ministre de la défense vénézuélien, le général Vladimir Padrino, est apparu à la...

24 - Janvier - 2019

Au Maroc, démantèlement d’une « cellule terroriste » et arrestation d’un Franco-Algérien

Les autorités marocaines ont annoncé, mercredi 23 janvier, le démantèlement d’une « cellule terroriste » composée de treize membres...

24 - Janvier - 2019

A Davos, les patrons accordent à Macron le bénéfice du doute

De l’art d’être là, tout en étant loin. Emmanuel Macron brille par son absence dans les couloirs de Davos (Suisse), où se pressent cette semaine le gotha de...

24 - Janvier - 2019

Une ONG appelle à aider les réfugiés avec l’argent des dictateurs

e Conseil mondial pour les réfugiés (CMR), ONG dirigée par un ancien ministre canadien des affaires étrangères, Lloyd Axworthy, veut que les fonds saisis...