">

A la COP24, le Brésil s’inquiète du nouveau gouvernement de Bolsonaro

12 - Décembre - 2018

Au pavillon brésilien de la conférence mondiale sur le climat (COP24), qui se tient à Katowice (Pologne) jusqu’au 14 décembre, l’ambiance est détendue. Le sourire aux lèvres, sous les fanions jaunes, verts et orange, on échange sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre à long terme. Rien ne laisse présager que le rôle moteur joué de longue date par le Brésil dans l’avancée des négociations climatiques pourrait s’arrêter du jour au lendemain. Plus précisément début janvier, lorsque le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, climatosceptique déclaré, prendra ses fonctions comme président.
« Le risque de recul est réel »
Pourtant, cette menace est dans tous les esprits. « Depuis des années [notamment le sommet de la Terre de Rio, en 1992], le Brésil fait partie des “hommes de confiance” qui facilitent le consensus dans le processus des négociations. Le risque de recul est réel », prévient Fernanda Carvalho, responsable des politiques au WWF International.

De fait, les signaux envoyés depuis Brasilia préoccupent les défenseurs de l’environnement, alors que vient de s’achever la nomination du nouveau gouvernement. D’abord, avec le futur ministre des affaires étrangères, Ernesto Araujo, qui qualifie sur son blog le changement climatique de « dogme scientifique » influencé par le « marxisme culturel ». Son ministère a annoncé fin novembre que le Brésil n’accueillerait finalement pas la COP25, officiellement en raison de « restrictions budgétaires ».
Ensuite, Ricardo de Aquino Salles, qui hérite du portefeuille de l’environnement. Cet avocat, ancien membre de la Brazilian Rural Society, un groupe qui représente les intérêts de l’agrobusiness, « a été choisi sous l’influence de ceux qu’il doit contrôler », raconte Carlos Rittl, le directeur de l’Observatoire brésilien du climat, une coalition de 44 ONG, présent à Katowice. « Il n’a aucune connaissance en matière d’environnement et c’est le ministère de l’agriculture qui a défini ses priorités », précise-t-il.
À peine nommé, dimanche, Ricardo de Aquino Salles a qualifié le réchauffement climatique de « question secondaire ». Lundi, il a précisé que le Brésil déciderait dans les prochaines semaines de rester ou non dans l’accord de Paris conclu en 2015, en examinant « point par point les sujets les plus sensibles » du traité.

Autres actualités

05 - Décembre - 2018

L’armée américaine se dit « plus engagée que jamais » en Afrique

Les Etats-Unis ont beau réduire le nombre de leurs soldats en Afrique, ils sont « plus engagés que jamais » sur ce continent dont la stabilité est primordiale...

05 - Décembre - 2018

En Irak, le grand retour de l’or noir

L’or noir coule de nouveau à flots en Irak. Après des années de chaos politique, sécuritaire et économique, l’Etat irakien est redevenu, au mois de...

04 - Décembre - 2018

En Andalousie, la droite courtise l’extrême droite

Nous ne serons pas un obstacle à ce qu’il y ait une alternative au régime socialiste corrompu et au communisme chaviste en Andalousie. » Le chef de file du parti...

04 - Décembre - 2018

Au Burkina Faso, les forces de sécurité démunies face aux djihadistes

Les petits monticules de sable rouge s’accumulent dans le cimetière militaire de Gounghin, à Ouagadougou. Sous le soleil de plomb, le clairon de la sonnerie au mort retentit....

01 - Décembre - 2018

Mort de George H. W. Bush : politiques et personnalités rendent hommage à l’ancien président

George H. W. Bush, 41ème président des Etats-Unis entre 1989 et 1993, est décédé vendredi 30 novembre à l’âge de 94 ans. Les réactions...