A La Havane, les Cubains commencent à rendre hommage au « Comandante » Fidel

29 - Novembre - 2016

A La Havane, les Cubains commencent à rendre hommage au « Comandante » Fidel

L’hommage national de neuf jours a débuté, lundi, sur la célèbre place de la Révolution. Il culminera avec les funérailles, prévues dimanche à Santiago de Cuba.
Comme un dernier hommage, des milliers de Cubains ont commencé à affluer, lundi 28 novembre, place de la Révolution à La Havane. Des milliers, voire des millions de personnes devraient se presser sur cette vaste esplanade de 72 000 m2 où Fidel Castro avait l’habitude de tenir d’interminables discours, immanquablement dirigés contre l’ennemi « impérialiste » américain.

Ce rassemblement marque le début d’une semaine d’hommages rendus au père de la révolution cubaine, mort dans la soirée de vendredi 25 novembre. Ecoliers, militaires, vétérans, médecins et infirmiers, douaniers, ils étaient nombreux à porter l’uniforme. Aux alentours, une discrète présence policière était toutefois visible.

Sur le côté nord de la place de la Révolution, le comité d’organisation a placardé un portrait géant de Fidel Castro, qui couvre la quasi-totalité de la façade de la bibliothèque nationale. En mars, Barack Obama fut le premier président américain à poser le pied sur cette place emblématique depuis 1928, dans le cadre d’un dégel amorcé à la fin de 2014 avec son homologue Raul Castro.

Les chefs d’Etat du monde entier sont également invités à se rendre sur l’île pour participer à une cérémonie d’hommage et aux funérailles de Fidel Castro. Après avoir vigoureusement encouragé lundi le rapprochement avec Cuba, la Maison Blanche a d’ores et déjà fait savoir que « ni le président [Barack Obama] ni le vice-président [Joe Biden] » ne se rendraient à la cérémonie. Josh Earnest, porte-parole de la présidence, a toutefois précisé qu’une annonce serait faite dans l’hypothèse où une délégation américaine serait envoyée sur place.
« Il m’a donné la dignité »

A La Havane, lundi, dès 7 h 30 (13 h 30 à Paris), de petits groupes ont convergé vers les trois points d’entrée de la place de la Révolution, où plusieurs centaines de personnes, tous âges confondus, patientaient déjà, certains munis de bouquets de fleurs.

Une poignée d’inconditionnels patientaient depuis dimanche soir. Parmi eux, Lourdes Rivera, fonctionnaire retraitée de 66 ans, avait du mal à réprimer ses larmes. « C’est le père de tous les Cubains, mon papa était mon papa, mais il n’a pas pu me donner ce que [Fidel] m’a donné. Il m’a tout donné, il m’a donné la liberté, il m’a donné la dignité », dit-elle sans quitter des yeux son bouquet de glaïeuls.

Luis Modesto Garcia, 77 ans, fait partie des derniers survivants de la guérilla qui porta les castristes au pouvoir en 1959. Il rejoignit les barbudos de Fidel dans les montagnes de la Sierra Maestra à 19 ans. « Fidel fut un père pour tous les combattants, et nous l’avons toujours considéré ainsi. Ce que j’ai appris, je le lui dois. »

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