A Moscou, le succès de François Fillon à la primaire salué comme un « événement sensationnel »

21 - Novembre - 2016

A Moscou, le succès de François Fillon à la primaire salué comme un « événement sensationnel »

Peu connu du grand public en Russie, François Fillon est néanmoins un familier du pouvoir russe. Aussi, Alexeï Pouchkov n’a-t-il pas tardé à réagir. Dans une série de messages enthousiastes publiés lundi 21 novembre sur son compte Twitter, ce sénateur parfaitement francophone, ex-député et président de la Commission des affaires étrangères de la Douma, la chambre basse du parlement russe, a qualifié « d’événement sensationnel » l’arrivée de François Fillon, la veille au soir, en tête du vote du premier tour de la primaire à droite pour l’élection présidentielle en France.

« Les républicains atlantistes comme Juppé sont presque vaincus, s’est réjoui M. Pouchkov. Le plus important n’est pas la défaite de Sarkozy, mais la victoire sensationnelle de Fillon, a-t-il répété avant de livrer cette ultime réflexion : Si Fillon gagne [la présidentielle], cela brisera le tandem Paris-Berlin sur la Russie. Merkel restera pratiquement seule avec Varsovie et les pays Baltes. »
« Le scénario Trump s’est répété »

Bon connaisseur de la scène politique française, l’élu a traduit la satisfaction qu’a déclenché dans les cercles proches du Kremlin, la percée de celui qui est considéré, ici, comme un interlocuteur « russo compatible ». Après l’élimination du camp démocrate aux Etats-Unis, la Russie engrange les bonnes nouvelles. La première chaîne de télévision russe, Perviy Kanal a d’ailleurs fait le parallèle : « En quelque sorte, le scénario Trump s’est répété. »

« L’axe Paris-Berlin, sur lequel repose l’Union européenne, ne sera plus aussi fort et les relations avec la Russie devrait s’améliorer », a poursuivi le commentateur, en évoquant les noms de François Fillon et Marine Le Pen comme finalistes potentiels de l’élection présidentielle. « On aura donc vraisemblablement deux candidats russo-favorables et non atlantistes au second tour en 2017 », s’est félicité de Russie sur Twitter Alexandre Latsa, de son vrai nom Alexandre Stefanesco, membre du parti Les Républicains (LR) et zélé laudateur du régime poutinien sur les réseaux sociaux. Son message, sans craindre de sauter les étapes, s’accompagnait des mots-clé « bouleversement », « victoire ».

Saluant la « position plus prorusse » de M. Fillon, notamment pour ses déclarations favorables à un rapprochement avec Moscou sur la Syrie, le quotidien Nezavissimaïa Gazeta résumait de son côté : « Les Républicains français ont rejoint la coalition russe. »

Les prises de position de François Fillon ont souvent résonné agréablement à Moscou. Partisan de la livraison des navires Mistral à la Russie, tout comme de la levée des sanctions européennes infligées en réaction à l’annexion de la Crimée et au conflit dans l’est de l’Ukraine, favorable à une alliance en Syrie, l’ancien premier ministre français a toujours prôné une position conciliante envers son dirigeant, Vladimir Poutine, qu’il a maintes fois rencontré, y compris dans sa datcha ou, en 2008, autour d’une table de billard dans sa résidence officielle de Sotchi, comme l’a rapporté l’hebdomadaire L’Express dans un article paru en janvier 2014 sous le titre « François Fillon et son ami Poutine ».

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