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A Phoenix, Donald Trump se ressource auprès de sa base électorale

23 - Août - 2017

Des milliers de personnes ont convergé vers l’Arizona pour écouter le président. Face à elles : plusieurs centaines d’opposants et militants antiracistes.

Au lendemain d’une allocution solennelle sur l’Afghanistan, le président américain Donald Trump a retrouvé, mardi 22 août, sa base électorale lors d’un meeting dans l’Arizona, dans le sud-ouest. Environ 5 000 personnes s’étaient donné rendez-vous pour écouter le locataire de la Maison Blanche au centre de conférence de Phoenix.
Face à la file de partisans, plusieurs centaines d’opposants au dirigeant républicain portaient des pancartes où l’on pouvait voir Donald Trump affublé d’une moustache hitlérienne, ou encore, qui clamait : « les choses à faire aujourd’hui : la lessive, changer la litière, s’opposer aux nazis », allusion aux violences de Charlottesville, à la suite desquelles la réaction du chef de l’Etat avait été largement critiquée.

Devant ses partisans, il a défendu une nouvelle fois sa position sur ce sujet, profitant de l’occasion pour lancer des salves contre les médias et les élites, comme aux belles heures de sa campagne.
« Vous avez toujours compris ce que Washington D.C. ne comprenait pas. (…) Notre mouvement est fondé sur l’amour pour les Américains, pour les laissés-pour-compte, pour chaque enfant américain qui mérite une chance de réaliser ses rêves… »
Raillant les médias qui l’ont accusé d’avoir réagi trop tardivement ou de ne pas avoir suffisamment condamné l’auteur du meurtre de Charlottesville, M. Trump a lancé : « Voici ma déclaration : le conducteur de la voiture est une personne horrible. »

Les médias hués
Déplorant le fait que certaines personnes veulent « effacer notre histoire et notre culture » en enlevant les statues de héros confédérés, il s’est toutefois gardé d’évoquer la violence « des deux côtés », formule qui avait enflammé les esprits et avait été interprétée par beaucoup, y compris Les médias hués
Déplorant le fait que certaines personnes veulent « effacer notre histoire et notre culture » en enlevant les statues de héros confédérés, il s’est toutefois gardé d’évoquer la violence « des deux côtés », formule qui avait enflammé les esprits et avait été interprétée par beaucoup, y compris dans les rangs des républicains, comme créant une équivalence entre les contre-manifestants et les néonazis.
Le président a ensuite passé une vingtaine de minutes à s’en prendre aux médias, qu’il a fait abondamment huer. « Il est temps de [leur] faire admettre leur responsabilité pour les divisions qu’ils génèrent », a-t-il déclaré, avant d’attaquer ses cibles favorites, CNN, le New York Times, le Washington Post, et de faire applaudir la chaîne conservatrice Fox News.
Le milliardaire a ensuite ironisé sur le nombre de manifestants présents à l’extérieur du centre de conférence où se tenait son meeting, qui criaient : « Honte ! honte ! honte ! » « Toute la semaine, ils ont parlé de la foule massive qui allait être ici. Où sont-ils ? Je crois qu’il fait trop chaud », a badiné M. Trump.

Les esprits s’étaient échauffés, quatre heures avant le début du discours du président, les deux camps s’accusant de racisme. Alors qu’un opposant en tee-shirt de campagne « Obama 2008 » hurlait « Trump est haineux ! », les fans du président répliquaient : « Construisez le mur [entre le Mexique et les Etats-Unis]. » Toute une série de manifestations étaient, en outre, prévues dans le centre de cette ville démocrate, à l’appel notamment de groupes de défense des immigrés.
Pas de grâce pour Arpaio
La Maison Blanche avait désamorcé une partie de la tension avant le rassemblement de Phoenix en mettant fin à une rumeur que Donald Trump avait lui-même lancée : le président n’accordera pas de grâce, du moins mardi soir, à l’ancien shérif du comté de Maricopa, Joe Arpaio, condamné pour avoir enfreint un jugement fédéral en pourchassant excessivement les sans-papiers.

Plus tôt dans la journée, le président s’est rendu à Yuma, dans l’Arizona, à proximité de la frontière avec le Mexique, afin de vanter les mérites du mur qu’il entend ériger sur toute sa longueur. Il y a rencontré les agents chargés de la surveillance de la région et y a salué plusieurs de ses partisans.
Le secteur désertique de Yuma est l’un des premiers à avoir été équipé de clôtures renforcées depuis une loi votée en 2006, un obstacle qui a permis de diviser par dix les franchissements de clandestins à cet endroit, selon l’administration.

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