A Tunis, la visite controversée du prince héritier saoudien « MBS »
Les couleurs du Yémen (noir, blanc et rouge) flottent sur la petite troupe de manifestants – environ cinq cents personnes – rassemblés, mardi 27 novembre en milieu de journée, sur l’avenue Bourguiba, la principale artère de Tunis laquée par une averse d’automne. Il y a aussi le poster de Jamal Khashoggi brandi au-dessus des têtes, hommage au journaliste saoudien assassiné dans le consulat de son pays à Istanbul (Turquie) le 2 octobre.
« Mohammed Ben Salman est un criminel, la Tunisie n’a pas à l’accueillir, clame Makram B., un employé d’hôtellerie coiffé d’une casquette. Nous sommes un peuple libre, la Tunisie n’est pas à vendre. » A ses côtés, Khaled S., bouc grisonnant, renchérit : « Cette visite est un ballon d’essai de la part de la contre-révolution qui prépare le terrain au retour de l’ancien régime, mais la manœuvre échouera. »