">

Accord nucléaire : Téhéran dénonce la volte-face des Etats-Unis

14 - Octobre - 2017

Donald Trump a annoncé vendredi la « non-certification » des engagements de l’Iran, créant des incertitudes qui risquent de ralentir le rebond économique de l’Iran.
Hassan Rohani, lors de son allocution vendredi 13 octobre, à Téhéran
L’Iran n’a pas eu d’autre choix que de réaffirmer son strict respect de l’accord international sur son programme nucléaire. En réponse au discours d’une rare agressivité de Donald Trump. Le président iranien, Hassan Rohani, a dénoncé en direct à la télévision d’Etat « un tissu d’insultes et d’accusations sans fondements ». Il a rappelé que l’accord nucléaire, signé avec les cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne, « n’[était] pas un accord bilatéral entre l’Iran et les Etats-Unis », que Washington pourrait modifier à sa guise. Le président iranien a réaffirmé que l’accord n’était « pas modifiable, on ne peut y ajouter ni un article ni une note », et que son pays l’appliquerait « tant que [ses] intérêts l’exigent ».
Lire aussi : Donald Trump met en péril l’accord sur le nucléaire iranien
En refusant pour l’heure de tendre un peu plus le rapport de force avec Washington, et en se posant en victime de l’unilatéralisme américain, Téhéran préserve un gain politique inédit : jamais la République islamique n’avait bénéficié d’un tel soutien international. Depuis des jours, l’Etat iranien affichait son unité. Vendredi, M. Rohani a ainsi de nouveau loué les gardiens de la révolution, la principale force armée du pays, les qualifiant de « héros nationaux », lui qui ferraillait avec ce corps très conservateur.

Unité de façade
M. Rohani devait exprimer l’indignation de l’Iran face à de nouvelles sanctions contre les Gardiens, annoncées vendredi par le Trésor américain. Donald Trump s’était cependant abstenu d’adopter une mesure plus radicale, après avoir envisagé d’inscrire ces forces sur la liste des organisations terroristes du département d’Etat. Téhéran en avait fait une « ligne rouge ». Les conservateurs iraniens, quant à eux, se font relativement discrets, laissant M. Rohani et le ministère des affaires étrangères, qui demeurent les principaux acteurs du dossier nucléaire, répondre à Washington. Lors d’une rencontre, lundi, avec le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, le chef des gardiens de la révolution, Mohammad Ali Jafari, avait rappelé que « les gardiens de la révolution et le gouvernement sont unis (…). Le langage diplomatique diffère du langage militaire mais l’objectif est le même ».
Un consensus existe à Téhéran pour laisser le temps au Congrès américain de prendre sa décision sur l’application de l’accord et pour évaluer la réaction des autres pays signataires. « Pour l’heure, Washington fait de la rhétorique : il n’y a rien de neuf. Nous saurons dans quelques mois si les Européens peuvent résister à la pression américaine », note l’analyste conservateur Foad Izadi.
Cependant, cette unité de façade masque de profondes divisions. Les plus « durs » parmi les conservateurs voient dans les menaces américaines l’occasion d’enterrer la politique de rapprochement avec l’Occident engagée par M. Rohani. « Il serait souhaitable que Washington impose de nouvelles sanctions, souligne Hossein Shariatmadari, directeur du quotidien ultraconservateur Kayhan et représentant du Guide suprême, Ali Khamenei. Notre problème, c’est l’espoir qui subsiste en Iran vis-à-vis des Etats-Unis. Si cet espoir disparaissait, nous pourrions de nouveau nous reposer sur nos propres forces. »

Autres actualités

22 - Décembre - 2018

Le départ du secrétaire américain à la défense, James Mattis, secoue l’OTAN

Pas un coup de tonnerre, sans doute, tant ce dénouement semblait inéluctable, mais un autre mauvais coup porté à la solidarité entre Américains et...

21 - Décembre - 2018

Aux Etats-Unis, la surprise et le choc après la démission du secrétaire à la défense James Mattis

ésavoué alors qu’il plaidait en faveur du maintien de cette force de stabilisation déployée dans le nord-est du pays pour lutter contre l’organisation Etat...

21 - Décembre - 2018

Report des élections en RDC : le pouvoir évoque « un cas de force majeure »

La temporalité politique congolaise, une fois encore, s’est étirée. Peu avant 17 h 30, jeudi 20 décembre, Corneille Nangaa se présente souriant devant la...

20 - Décembre - 2018

Brexit : huit questions sur la possibilité d’un second référendum

L’hypothèse aurait encore paru farfelue voilà un an. Mais le Royaume-Uni cherche plus que jamais un moyen de sortir de la crise politique dans laquelle l’a plongé...

20 - Décembre - 2018

Elections en RDC : le difficile retour de Martin Fayulu à Kinshasa

Le soleil descend sur Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC). A une cinquantaine de kilomètres du centre-ville agité, une fermière...