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Accords de libre-échange, impôts, Etat islamique : les principaux points du premier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump

28 - Septembre - 2016

Accords de libre-échange, impôts, Etat islamique : les principaux points du premier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump

Le premier débat télévisé entre les candidats à l’élection présidentielle américaine, Hillary Clinton (candidate démocrate) et Donald Trump (candidat républicain), a donné lieu à une série d’échanges parfois tendus, plaçant le candidat républicain souvent sur la défensive. Voici une retranscription de plusieurs moments-clés de la discussion, qui s’est tenue lundi 26 septembre sur la chaîne NBC.

Donald Trump : Votre mari (Bill Clinton) a signé l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain, entré en vigueur en 1994), qui a été l’une des pires choses qui soient jamais arrivées à l’industrie manufacturière.

Hillary Clinton : C’est votre opinion. C’est votre avis.

Donald Trump : Allez en Nouvelle-Angleterre, allez dans l’Ohio, en Pennsylvanie, allez où vous voulez, secrétaire Clinton, et tous les endroits où la production industrielle a été ravagée et a baissé de 30 %, 40 %, parfois 50 %. L’Alena est le pire accord commercial jamais signé dans ce pays.

Et maintenant, vous voulez faire signer le Trans-Pacific Partnership (Accord de partenariat transpacifique, TPP). Vous étiez tout à fait en faveur de celui-ci. Ensuite, vous avez entendu ce que je disais et à quel point il était mauvais. Mais si d’aventure vous gagnez l’élection, vous savez que vous allez l’approuver et cela sera presque aussi mauvais que l’Alena.

Hillary Clinton : Eh bien, ce n’est tout simplement pas exact. J’étais contre [ce traité] lorsqu’il a été négocié et lorsque ses termes ont été précisés. Je l’ai écrit à ce sujet en…

Donald Trump : Vous en avez fait la référence des accords de libre-échange. Vous avez dit qu’il s’agissait du meilleur accord que vous ayez jamais vu.

Hillary Clinton : Non.

Donald Trump : Et puis vous avez entendu ce que je disais à ce sujet, et d’un seul coup, vous étiez contre.

Hillary Clinton : Eh bien, Donald, je sais que vous vivez dans votre propre réalité, mais ce ne sont pas les faits. Ce que j’ai dit… c’est que j’espérais que cela serait un bon accord, puis le texte a été négocié…

Donald Trump : Non.

Hillary Clinton : … mais je n’étais pas en charge des négociations et j’ai conclu qu’il ne l’était pas. C’est ce que j’ai écrit dans mon livre.


Le changement climatique

Hillary Clinton : Donald pense que le changement climatique est un canular monté par les Chinois. Je pense que c’est très réel.

Donald Trump : Je n’ai pas dit ça.

Hillary Clinton : Je pense que la science est réelle.

Donald Trump : Je ne dis pas cela.

Hillary Clinton : Et je pense qu’il est important de nous saisir de cela, à la fois ici aux Etats-Unis et à l’étranger. Et voici ce que nous pouvons faire : nous pouvons déployer 500 millions de panneaux solaires supplémentaires. Nous pouvons avoir assez d’énergie propre pour alimenter tous les foyers. Nous pouvons construire un nouveau réseau électrique moderne. Cela représente beaucoup d’emplois et beaucoup de nouvelles activités économiques.

J’ai donc essayé d’être très précise sur ce que nous pouvons et devons faire, et je suis déterminée à remettre l’économie en marche, en nous appuyant sur les progrès réalisés au cours des huit dernières années, en évitant de refaire ce qui nous a mis en difficulté.

Donald Trump : Elle parle de panneaux solaires ! Mais l’Amérique a déjà investi dans une entreprise solaire [il parle de Solyndra]. Ce fut un désastre. L’Amérique a perdu beaucoup d’argent. Mais je crois en toutes les formes d’énergie (…) mais nos politiques énergétiques sont un désastre.
Les impôts de Donald Trump, les mails de Hillary Clinton

Lest Holt : M. Donald Trump, vous êtes parfaitement libre de révéler le montant de vos impôts lors d’un audit. Le public a-t-il le droit d’en connaître le montant ?

Donald Trump : Je vous ai dit, je vais publier [ma feuille d’imposition] dès que l’audit [du fisc aura eu lieu]. Regardez, je suis contrôlé [par le fisc] depuis presque quinze ans alors que beaucoup de gens riches n’ont jamais été contrôlés. Sont-ils contrôlés ? Moi, je suis contrôlé presque chaque année.

Et dans un sens, je devrais me plaindre. Mais je ne le fais pas. Cela ne me dérange pas. C’est presque devenu un mode de vie.

Mais je veux dire ceci : nous sommes face à un problème qui doit être pris en compte. Je vais révéler mes déclarations de revenus – malgré ce qu’en disent mes avocats – quand elle [Mme Clinton] rendra publics les 33 000 mails qui ont été supprimés.

Lester Holt : Est-ce négociable ?

Donald Trump : Cela n’est pas négociable. Qu’elle publie ses e-mails. Pourquoi en a-t-elle supprimé 33 000 ?

Lester Holt : Je vais la laisser répondre à cette question. Secrétaire Clinton ?

Hillary Clinton : Je pense que vous avez vu une nouvelle technique de diversion. Depuis quarante ans, tous les candidats à la présidence ont rendu publiques leurs déclarations de revenus. Tout le monde l’a fait. Nous savons que le fisc a clairement dit qu’il n’est pas interdit de publier sa déclaration d’impôt lorsque vous êtes en cours d’audit.

Alors demandez-vous pourquoi ne rend-il pas publique sa feuille d’impôts ? Il doit y avoir plusieurs raisons à cela : peut-être qu’il n’est pas aussi riche qu’il le prétend. Peut-être qu’il n’est pas aussi charitable qu’il prétend l’être. Troisièmement, nous ne connaissons pas toutes ses activités. Mais certaines enquêtes ont montré qu’il doit environ 650 millions de dollars à Wall Street et à des banques étrangères.

Peut-être qu’il ne veut pas que le peuple américain sache qu’il ne paie pas d’impôts. Les seules années où l’on a appris le montant de ses impôts étaient celles durant lesquelles il a dû les remettre aux autorités de l’Etat lorsqu’il essayait d’obtenir une licence pour un casino. Ces documents avaient montré qu’il n’avait pas payé d’impôt sur le revenu.

Donald Trump : Cela me rend intelligent.
La question de la sécurité

Donald Trump : On a besoin de maintien de l’ordre dans notre pays. (…) Dans nos villes des Noirs, des Hispaniques vivent en enfer parce que c’est dangereux. Vous marchez dans la rue, on vous tire dessus. (…) On a des gangs dans les rues, et dans beaucoup de cas ce sont des immigrés illégaux. Et ils ont des armes, ils tirent sur des gens. Nous devons être très forts, nous devons être vigilants. (…) Dans bien des cas, notre police a peur de faire quoi que ce soit. On doit protéger nos centres-villes parce que les communautés noires sont décimées par le crime. (…)

Lester Holt : La pratique policière « stop-and-frisk « (littéralement « stopper et fouiller ») a été jugée anticonstitutionnelle et discriminatoire en 2013 à New York, car elle favoriserait les contrôles au faciès des jeunes hommes noirs et hispaniques.

Donald Trump : C’est faux. L’affaire est allée devant une juge, qui était très anti-police. Le dossier lui a été enlevé. Et notre maire, notre nouveau maire [Bill de Blasio], a refusé de poursuivre le dossier. Ils auraient gagné en appel. Si vous regardez, dans tout le pays, il y a beaucoup d’endroits où cette pratique est permise.

Lester Holt : Le « stop and frisk » est considéré comme une forme de profilage racial.

Donald Trump : Non, nous devons désarmer les gens qui ne devraient pas être armés. Ce sont des criminels. Quand vous avez 3 000 fusillades à Chicago depuis le 1er janvier, quand vous avez 4 000 personnes tuées à Chicago depuis le début de la présidence de Barack Obama, sa ville, eh bien vous devez mettre en place le « stop-and-frisk ». Vous avez besoin de plus de policiers.
Hillary Clinton et Donald Trump accueillis par le modérateur Lester Holt. L’ex-secrétaire d’Etat arrivait au débat avec une avance réduite dans les intentions de vote, tandis que le milliardaire jouissait de sondages encourageants.

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