Accusée d’abus, la police de Hongkong blanchie par un rapport

16 - Mai - 2020

Très attendu, le rapport qu’a rendu vendredi 15 mai l’inspection de la police de Hongkong, le Conseil indépendant des plaintes contre la police (IPCC), dresse un bilan en demi-teinte du comportement des forces de l’ordre dans la ville au cours des huit mois de manifestations qui ont commencé en juin 2019 autour d’un projet de loi d’extradition, désormais abandonné. Loin d’être élogieux, le rapport de 999 pages, ne parle toutefois ni de faute professionnelle ni d’abus de la part de la police.

Les abus policiers ont pourtant été abondamment documentés et régulièrement dénoncés tant par divers observateurs internationaux que par la population locale qui réclame une commission d’enquête indépendante sur le sujet. Malgré les défauts de l’IPCC, qui n’a ni pouvoir d’enquête ni possibilité de faire appel à des témoins, la chef de l’exécutif, Carrie Lam, a toujours rétorqué que la police ne serait jamais mieux jugée que par elle-même. Fin 2019, les cinq experts internationaux qui avaient été invites à rejoindre ce conseil pour le renforcer et lui donner un semblant d’impartialité l’ont quitté, affirmant qu’ils ne disposaient pas des moyens nécessaires pour mener à bien la mission fixée.
Recours plus mesuré aux gaz lacrymogènes

Vendredi soir, s’exprimant devant une immense photo montrant une rangée de policiers anti-émeutes derrière un grand feu de rue bizarrement intitulée « La vérité sur Hongkong », Carrie Lam a jugé ce rapport « complet, juste et objectif ». Elle a annoncé la constitution d’un nouveau groupe de travail, placé sous l’égide du ministre de la sécurité, John Lee, lui même un ancien officier de police, qui devra mettre en œuvre cinquante-deux recommandations.

Le rapport insiste sur la nécessité du « maintien de l’ordre » et sur la banalisation de la violence parmi les manifestants, estimant que la cité est peu à peu poussée dans une « ère du terrorisme ». Hongkong reste pourtant une des villes les plus sûres du monde, avec un très faible taux de délinquance. « Le rapport ne traite pas de cas individuels d’abus. Il y a d’autres mécanismes pour cela. Il examine la situation dans son ensemble et propose des améliorations », a précisé le président de l’IPCC, Anthony Neoh.

Autres actualités

14 - Juillet - 2020

14-Juillet : une cérémonie militaire réduite, qui rend hommage à ceux qui ont lutté contre le coronavirus

Le traditionnel défilé des armées à Paris, pour la fête nationale du 14-Juillet, était remplacé mardi par une cérémonie au format...

03 - Juillet - 2020

Le Canada suspend son traité d’extradition avec Hongkong après l’adoption de la nouvelle loi controversée sur la sécurité

Le Canada suspend son traité d’extradition avec Hongkong ainsi que ses exportations de matériel militaire « sensible » en réaction à...

03 - Juillet - 2020

Plus de 1 000 personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide sont encore recherchées par le Rwanda

Les dossiers colorés, marqués confidentiels, sont empilés du sol jusqu’au plafond. « Chacun de ces classeurs correspond à un suspect de génocide et...

01 - Juillet - 2020

Le président russe, Vladimir Poutine, remporte son référendum

Au cours d’un scrutin inédit par sa forme, taillé sur mesure pour une victoire du oui, les Russes ont approuvé une réforme de leur Constitution qui permet...

01 - Juillet - 2020

L’escalade se poursuit entre la France et la Turquie

La France a annoncé mercredi 1er juillet son retrait temporaire de l’opération de surveillance de l’OTAN en Méditerranée « Sea Guardian »,...