Accusée d’impuissance dans la lutte antiterroriste, Theresa May sur la défensive avant les législatives
Accusée d’impuissance dans la lutte antiterroriste, Theresa May sur la défensive avant les législatives
L’opposition travailliste ne s’est pas privée de rappeler à la première ministre britannique les coupes effectuées dans la police quand elle était ministre de l’intérieur.
Déjà, avant les attentats du London Bridge, rien ne se passait comme prévu pour Theresa May dans la campagne pour les élections législatives britanniques du jeudi 8 juin. Certaine au départ de bénéficier d’un raz-de-marée, la première ministre britannique se faisait en réalité rattraper par Jeremy Corbyn, le chef du Labour, dont elle prétendait ne faire qu’une bouchée.
La tuerie de Londres du samedi 3 juin a propulsé la campagne là où Mme May ne voulait pas qu’elle dérive : vers les six années qu’elle a passées au ministère de l’intérieur à gérer l’austérité budgétaire – une politique qu’elle poursuit et dont M. Corbyn a fait sa cible favorite – et sur les défaillances des services de sécurité à prévenir les agissements terroristes d’individus pourtant signalés.
Lundi, la question des 20 000 postes supprimés dans la police, placée sous l’autorité de Mme May entre 2010 et 2016, est revenue comme un boomerang. M. Corbyn, qui avait déjà dénoncé ces coupes et reproché à Mme May de protéger les citoyens « au rabais », n’a eu qu’à acquiescer lorsque des voix, dont celle d’un ancien conseiller de M. Cameron, ont réclamé la démission de Mme May au lendemain de la tragédie de London Bridge. « Beaucoup de gens responsables sont très inquiets qu’elle ait été au ministère de l’intérieur pendant tout ce temps et qu’elle ait décidé ces réductions dans les effectifs policiers, a constaté le chef de l’opposition. Nous avons une élection jeudi, et c’est sans doute l’occasion de s’en occuper. »
La volte-face de Corbyn
La première ministre a eu beau vanter la célérité des forces de l’ordre, qui ont abattu les tueurs seulement huit minutes après la première alerte, elle se trouve désormais sur la défensive sur les points centraux de son argumentaire électoral : son autorité, sa vigueur et sa détermination à défendre les Britanniques.