Aden, le déclin d’une ville-monde

31 - Juillet - 2017

La guerre au Yémen (1/5). Nos envoyés spéciaux Jean-Philippe Rémy et Olivier Laban-Mattei ont passé plusieurs semaines au Yémen, pays fermé aux journalistes. Ils en rapportent une série de reportages sur un conflit occulté.

Dans la nuit, le Vos Apollo glisse et gronde en traversant le golfe d’Aden. Cette partie de l’océan Indien, à destination du Yémen, tient à la fois de l’autoroute et du chemin de campagne maritime. Des navires de guerre croisent dans le noir. Certains traquent les pirates. D’autres sont impliqués dans la guerre au Yémen. Ils font partie de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite ou d’un mécanisme de vérification international des bateaux à destination du Yémen, et sont à la recherche d’éventuelles livraisons d’armes de l’Iran aux rebelles houthistes, l’une des parties du conflit.

Il y a aussi les bateaux de pêcheurs, les myriades de boutres qui sautent comme des bouchons sur les vagues et traficotent entre Afrique et Asie, jusqu’à la mer d’Arabie et le golfe d’Oman. Les marchandises du grand commerce mondial passent en file indienne sur des entrepôts flottants. Tout ce qui est trop petit pour y entrer est dans la cale des boutres, de l’occasionnelle caisse de munitions jusqu’aux familles yéménites qui sortent de leur pays pour le ramadan.
Un phare dans les rochers, vers l’entrée de la mer Rouge, signale les terribles écueils du Bab-Al-Mandeb. La « porte des lamentations » mène vers Suez, la Méditerranée. Il y a seulement quelques mois, on s’est battu sur ce rivage, afin de prendre le contrôle de la partie yéménite de ce détroit stratégique. La coalition, dont le fer de lance est constitué par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, l’a emporté contre les rebelles houthistes et leurs alliés, les forces de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. La coalition a ses avions dans les airs, ses navires en mer et, au sol, un peu de troupes auprès des Yéménites restés fidèles au président Hadi, en plus de celles du Soudan et, dans certains cas, de mercenaires.
Au large, tout est fait pour que la guerre au Yémen ne perturbe pas le passage des porte-conteneurs et le commerce mondial.

Autres actualités

31 - Janvier - 2019

« Téhéran s’opposera au projet d’un Kurdistan syrien autonome »

Spécialiste des problèmes de sécurité au Proche-Orient, Aniseh Bassiri Tabrizi est chercheuse au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies,...

31 - Janvier - 2019

Sahara occidental : une nouvelle table ronde prévue en mars

L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, va rencontrer en février les quatre parties au conflit et convoquer en mars une nouvelle table ronde,...

30 - Janvier - 2019

« Il est urgent que les Africains se dotent d’une stratégie de lobbying à Bruxelles »

Les observateurs avertis de la technocratie bruxelloise vous le diront tous. La capitale européenne s’est muée ces dernières années en un centre de...

30 - Janvier - 2019

Les chefs du renseignement états-unien contredisent Trump sur la Corée du Nord ou l’Iran

En dressant leur tableau annuel des grandes menaces mondiales, les responsables du renseignement national des Etats-Unis prennent le contre-pied de Donald Trump sur des dossiers majeurs de sa...

29 - Janvier - 2019

Afghanistan : les Etats-Unis disent être parvenus à « une ébauche d’accord de paix » avec les talibans

Est-ce un signe d’impatience ou de l’imminence d’un accord de paix dans le conflit afghan qui dure depuis dix-sept ans ? Pour la première fois, depuis sa nomination, en...