Affaibli et isolé, Mahmoud Abbas bloque tout accord sur Gaza qui le contournerait

15 - Septembre - 2018

L’espoir est épuisant quand il ne cesse d’être déçu. A tous leurs maux, les Gazaouis doivent ajouter cette souffrance : croire en vain que l’étau autour de leur territoire pourrait être enfin desserré. Ce fut le cas en octobre 2017 lorsque le Hamas, maître de Gaza depuis onze ans, et le Fatah, du président Mahmoud Abbas, avaient conclu un accord de réconciliation sous l’égide de l’Egypte. Echec. Puis vint la violence, la seule à faire réagir à l’étranger : près de 130 morts et 4 500 blessés par balles depuis la fin mars, lors des manifestations de la marche du retour, des lancers de cerfs-volants incendiaires vers Israël, des épisodes fiévreux de frappes israéliennes et de tirs de roquettes palestiniennes.
Un sentiment d’urgence partagé a entraîné, fin août, un frémissement diplomatique. Après d’intenses tractations, encore une fois initiées par Le Caire, un possible accord par étapes se dessinait entre le Hamas et Israël en vue d’une trêve à long terme. La récompense promise était une levée partielle de l’embargo, des projets économiques, de nouvelles infrastructures pour l’eau et l’électricité. Las. L’équation demeure irrésolvable, tant ses termes sont complexes. Cette fois, ni le Hamas ni Israël ne sont en cause, mais un homme de 83 ans à la santé défaillante, replié sur lui-même, au crépuscule de son parcours, comptant ses ennemis plutôt que ses succès dans son bunker de palais.
Mahmoud Abbas a senti qu’on voulait, politiquement, l’emmurer vivant. Traiter directement avec le mouvement islamiste armé, alors qu’il s’estime seul représentant légitime du peuple palestinien. Le « raïs » a donc tout fait pour empêcher les discussions d’aboutir, et les Egyptiens ont fini par plier : rien ne pourra se faire sans le retour de l’Autorité palestinienne (AP) à la tête de la bande de Gaza. « Il y a zéro volonté de concession, de compromis ou de dialogue du côté de l’AP », regrette un diplomate européen.

Autres actualités

21 - Mars - 2017

Présidentielle 2017 : un premier débat dynamique mais sans bouleversement

Les cinq principaux candidats ont débattu pendant plus de trois heures. Au final, pas de grand vainqueur ni de vaincus. Mais une campagne électorale enfin lancée. Cette...

20 - Mars - 2017

60 ans du traité de Rome : Jacques Delors, l’architecte inquiet

L’ancien président de la Commission européenne a multiplié les mises en garde depuis 2005. Jacques Delors se voyait en « ingénieur de la construction de...

20 - Mars - 2017

Un an après les attentats de Bruxelles, il faut sortir du « Belgium bashing »

Le 22 mars 2016, la la Belgique était frappée par une série d’attaques djihadistes, qui ont fait 35 morts et 340 blessés. Le politologue Sébastien...

17 - Mars - 2017

En Allemagne, le parti d’extrême droite AfD connaît des divisions internes

A six mois des législatives, Alternative pour l’Allemagne stagne autour de 8 % dans les sondages. Frauke Petry l’a reconnu. « Je ne cache pas que nous aurions...

17 - Mars - 2017

Grasse : le lycéen arrêté s’est procuré les armes chez ses parents et son grand-père

Le frère d’un ami proche du suspect a par ailleurs été interpellé et placé en garde à vue, a fait savoir, vendredi, une source proche du dossier....