Affaire Khalifa Sall : imminente liberté provisoire à liberté définitive
Affaire Khalifa Sall : imminente liberté provisoire à liberté définitive
Sur le cas Khalifa, Macky est dans une situation énigmatique qu’il dénouera indubitablement. La demande de bienveillance du nouveau Khalife général des Tidianes en faveur de celui-ci, la stratégique pression de Serigne Moustapha, Responsable moral des Moustarchides, l’unicité de la parole nationale avec le rappel à Dieu de Al Makhtom et le souhait de la majorité de la Communauté Tidiane de voir Khalifa libre, pèsent lourdement sur la conscience de Macky Sall.
Au Sénégal, le Religieux n’a jamais été en marge de la politique. Déjà, en l’absence de partis au temps colonial, les Marabouts ont été aux premières loges du combat pour la liberté et ont lutté ardemment contre le système colonial ancillaire. La donne s’est élargie. L’Indépendance acquise ne l’a point annihilée. Tous les Politiques ont, en majorité, besoin du Spirituel. Certains ont, soit la faveur d’un Religieux, soit même son énergique soutien.
La force immuable du Religieux
Au Sénégal, « le Marabout n’est pas un citoyen ordinaire ». Il est héritier de Spiritualité et dispose d’une force morale qui se déploie dans les limites d’un ordre qui assujettit la masse de citoyens qui relèvent de son obédience. Dans la République, sa parole pèse et fait incliner, en période de vote, la balance électorale par une position pro domo ou par de subtiles instructions qui font basculer. Ce fait cultuel est ancré dans la civilisation sénégalaise. L’attachement à un esprit républicain ou à des convictions idéologiques s’accommode de valeurs occidentales si éloignées de la culture nationale.
Que de philosophes, universitaires, ministres de la République, diplomates, ne jurent dans ce pays que par le nom d’un Guide religieux quand ailleurs, le Chrétien jure par le signe de la Croix ! En politique ou en Justice, quand le Religieux intervient, les principes de l’Etat de Droit deviennent momentanément flexibles. La preuve est l’ombre de Khalifa Sall qui a flotté à Tivaouane aux obsèques nationales de Al Makhtom, surtout à la vue de. Serigne Moustapha Sy. Le Président Macky Sall lui a parlé et un agenda d’apaisement est donc bien élaboré pour une liberté provisoire qui sort Khalifa de Rebeuss.
Acrobatie juridique pour une L.P
Le Droit est une science malléable. Une docte gymnastique peut l’incliner selon la finalité visée. C’est la raison même du génie procédurier des grands Avocats et de l’ingéniosité des Sages Magistrats. Mais tous les Avocats ne sont pas Grands et tous les Magistrats ne sont pas Sages. L’Avocat est Grand quand il unit les règles juridiques sans les confondre pour gagner un procès. Il est petit quand il est un grenier de légèretés. Le Magistrat est Sage quand il distingue sans séparer pour donner un verdict de raison. Il est déraisonnable quand il est arbitraire et injuste.
Avec le cas Khalifa, une acrobatie juridique aura lieu et fera carillonner les étriers de la Loi en vue d’une liberté provisoire. Cette LP est imminente. Elle s’accommode du nouvel agenda de Macky qui est d’accorder une réponse positive à l’invite du nouveau Khalife général des Tidianes. Juste après l’officiel de la cérémonie de présentation de condoléances, des voix autorisées de la famille de Seydi Hadji Malick lui auraient, par effraction, parlé de Khalifa. Ses brefs échanges avec Serigne Moustapha à Tivaouane et la conférence que ce dernier a tenue au lendemain de la cérémonie de présentation de condoléances, renseignent d’un prompt apaisement par une LP à Khalifa.
Une liberté provisoire définitive
L’embastillement de Khalifa Sall fut une grosse bourde politique. Il ne fut pas grand-chose et Macky en a fait un Présidentiable. Des gens de Benno Bokk Yakaar comme de l’APR l’ont reconnu. Au Sénégal, le diable devient un ange quand il est soumis à un ordre jugé injuste. Macky a oublié qu’il fut un acteur du régime désinvolte et monarchissante de Wade. L’injustice qu’il y a subi du Perchoir de l’Assemblée nationale ont fait oublié les Sénégalais ce qu’il fut et ce qu’il fit. Et ils l’ont élu. Et voilà que ça et là, il fait subir à Khalifa une « injustice », le transformant en chérubin politique !
Khalifa sera promptement libre. Il ira à Tivaouane et « entendra » le Khalife. Crescendo, sa parole va suivre un rythme aphasique au nom d’une instruction de garder le silence, ne serait-ce que le temps d’un apaisement. La poursuite politico-judiciaire serait finement mise en apnée et pourrait, avec le temps, être classée aux calendes grecques. Sa liberté provisoire finira alors par être une liberté définitive. Mieux, la remise en selle du PUR, parti de Serigne Moustapha, dans lequel militent les membres du Dahiratoul Moustarchidina Wal Moustarchidaty, lui serait bénéfique. Dans l’hypothèse où il fait une liste hors du Macky, il jouira, et du vote de la grande tendance PS qui est avec lui, et du vote des Moustarchides !