Affaire Vital Kamerhe : anticorruption et règlements de compte à la tête de la RDC

14 - Juillet - 2020

C’est la nuit où tout a basculé. Le 30 janvier, une pluie diluvienne s’abat sur Kinshasa, emportant les tôles bleues qui cachent les travaux de construction des sauts-de-mouton, ces ponts urbains censés fluidifier la circulation dans la capitale congolaise. Le lendemain matin, les Kinois découvrent avec stupeur des chantiers à l’arrêt, malgré les millions de dollars dépensés par l’Etat depuis presque un an.

Dans sa résidence de la cité de l’Union africaine, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi fulmine. Ces travaux étaient la vitrine de son programme des « 100 jours » censé marquer un nouveau départ. Or, depuis des mois, « les rapports s’accumulaient sur le bureau du président, évoquant de possibles détournements de fonds, se souvient l’un de ses conseillers. Le même nom revenait très souvent : Vital Kamerhe. »

Celui que l’on surnomme « VK » ou le « président bis » est, avant sa condamnation à vingt ans de prison pour détournement de fonds publics et corruption, le tout-puissant directeur de cabinet du président Tshisekedi. Originaire du Sud-Kivu, dans l’est du pays, ce stratège politique a longtemps servi Joseph Kabila comme conseiller puis ministre, avant d’être élu à la présidence de l’Assemblée nationale (2006-2009).

Quand la rupture est consommée avec l’ancien chef de l’Etat, il passe dans l’opposition, crée son propre parti et tente un rapprochement avec l’opposant historique Etienne Tshisekedi, sans succès.
« Rétrocommissions »

L’alliance se fera finalement avec le fils, Félix. Fin 2018, à Nairobi, la capitale kenyane, les deux hommes se mettent d’accord : en cas de victoire du second à la présidentielle, « VK » lui succéderait à la tête de l’Etat en 2023. Après une élection entachée d’importants soupçons de fraudes, l’actuel président se voit également obligé de composer avec le camp de son prédécesseur Joseph Kabila, et accepte de former une coalition avec sa plate-forme politique, le Front commun pour le Congo (FCC), qui remporte les deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale.

Un tel enchevêtrement d’alliances est propice aux règlements de compte et les premières fissures apparaissent à l’été 2019. Félix Tshisekedi est informé par son conseiller financier, Marcellin Bilomba, de la disparition de 15 millions de dollars des caisses de l’Etat. L’affaire sort dans les journaux et éclabousse la présidence.

Autres actualités

18 - Janvier - 2020

Pendant le procès de Donald Trump, quatre candidats démocrates ne pourront plus faire campagne

Le week-end prolongé, du fait du jour consacré lundi à la mémoire de Martin Luther King, sera particulièrement mis à profit par quatre candidats...

18 - Janvier - 2020

L’épidémie de pneumonie en Chine pourrait déjà avoir contaminé plus d’un millier de personnes

Selon les autorités chinoises, près de 45 personnes auraient été contaminées par un mystérieux virus appartenant à la même famille que celui...

06 - Janvier - 2020

Côte d’Ivoire : mort de « Wattao », ex-rebelle et fidèle de Guillaume Soro

Son physique d’athlète, hérité d’une jeunesse de judoka, ses dents du bonheur et son train de vie de jet-setteur avaient fait de lui l’une des figures les...

06 - Janvier - 2020

En Iran, une foule immense appelle à venger Ghassem Soleimani, tué par les Etats-Unis

Menaces, promesses de vengeance, appels à la désescalade… Le contexte au Moyen-Orient reste explosif trois jours après l’assassinat de Ghassem Soleimani,...

28 - Décembre - 2019

En Algérie, l’universitaire Abdelaziz Djerad nommé premier ministre

L’Algérie connaît désormais le nom de son nouveau premier ministre. Deux semaines après son élection à la tête du pays, le président...