Ali Bongo réélu, le Gabon bascule dans la violence

02 - Septembre - 2016

Ali Bongo réélu, le Gabon bascule dans la violence

L’élection présidentielle au Gabon a pris un tour dramatique dans la nuit de mercredi 31 août au jeudi 1er septembre, quelques heures seulement après l’annonce de l’élection du président sortant Ali Bongo Ondimba.

A Libreville, la capitale, le quartier général de campagne du candidat de l’opposition Jean Ping (73 ans), qui revendiquait la victoire depuis plusieurs jours, a été pris d’assaut par des bérets verts de la garde républicaine. L’attaque conduite dans le quartier des Charbonnages aurait duré plusieurs heures au milieu de la nuit alors que de nombreux militants s’y trouvaient ainsi que plusieurs responsables politiques. « Ils ont bombardé par hélicoptères, puis ont attaqué au sol », a déclaré Jean Ping qui affirme qu’au moins deux personnes ont été tuées et dix-neuf ont été blessées, dont certaines très gravement.
« Jean Ping, c’est dosé »

Le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By Nzé a justifié cette opération qui visait « les criminels » qui avaient partiellement incendié l’Assemblée nationale quelques heures auparavant. Arnauld Engandji, le porte-parole d’Ali Bongo Ondimba, ajoute que « la contestation et les mouvements de la nuit étaient prévus depuis longtemps. M. Ping et les siens sont dans une logique de déstabilisation et de prise de pouvoir par la rue plutôt que par les élections. »

Les premiers incidents avaient éclaté en milieu d’après-midi, dès l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba (57 ans) pour un deuxième mandat de sept ans. Dans une capitale quadrillée depuis 48 heures par les forces de sécurité gabonaises, quelques centaines de militants de l’opposition ont alors décidé de marcher vers le carrefour de la Démocratie, haut lieu de contestation sociale. Aux cris d’« Ali doit partir ! » ou « Jean Ping, c’est dosé ! » – comprendre « Jean Ping a gagné » –, ils ne sont pas allés bien loin sur la voie express qui surplombe le quartier général de l’opposition. Les deux cents policiers antiémeute déployés sur les lieux les ont dispersés à coups de gaz lacrymogène, de bombes assourdissantes et de canons à eau chaude. Des blessés par balle ont également été constatés.
Rideaux de fer

Depuis le scrutin, la ville vit comme en état d’urgence. Les rues se vident dès le début de l’après-midi, les magasins tirent leur rideau de fer. La population se terre chez elle alors que les services de sécurité renforcent leur présence aux carrefours : transports de troupes, blindés légers, patrouilles à pied de militaires armés, survol d’hélicoptères…

Autres actualités

19 - Mai - 2020

Le maire libéral de Varsovie, nouveau candidat de l’opposition à la présidentielle polonaise

L’improbable imbroglio politique et juridique autour de l’élection présidentielle polonaise, dont le parti au pouvoir voulait forcer la tenue au mois de mai en pleine...

18 - Mai - 2020

En Libye, Khalifa Haftar accumule les revers en Tripolitaine

Est-ce le revers de trop ? L’estocade à l’impact potentiellement déstabilisateur pour l’ensemble de sa stratégie militaire ? La perte lundi 18 mai par...

18 - Mai - 2020

La France et l’Allemagne proposent un plan de relance européen de 500 milliards d’euros

Après des semaines de discussions entre leurs équipes et de nombreuses visioconférences, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté, lors d’une...

16 - Mai - 2020

Coronavirus : risque accru de mutineries dans les prisons surpeuplées d’Amérique latine

Sans eau, sans savon, surpeuplées : d’ordinaire insalubres, les prisons latino-américaines connaissent, avec la pandémie due au coronavirus, un regain de tension,...

16 - Mai - 2020

Accusée d’abus, la police de Hongkong blanchie par un rapport

Très attendu, le rapport qu’a rendu vendredi 15 mai l’inspection de la police de Hongkong, le Conseil indépendant des plaintes contre la police (IPCC), dresse un bilan...