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Allemagne : l’autorité d’Angela Merkel remise en cause sur la question des migrants

19 - Juin - 2018

Le ministre de l’intérieur, également chef des conservateurs bavarois, a accordé quinze jours à la chancelière allemande pour négocier une solution européenne.

Qui dirige le gouvernement allemand ? La question est abrupte, elle peut sembler absurde, et pourtant elle se pose après la passe d’armes – totalement inédite – à laquelle se sont livrés, lundi 18 juin, la chancelière Angela Merkel et son ministre de l’intérieur, Horst Seehofer, dont les désaccords sur la politique migratoire du pays mettent en danger l’existence même de la « grande coalition » mise en place à la mi-mars, après six mois de laborieuses négociations.
S’il tenait à montrer qu’il ne reconnaît déjà plus l’autorité de Mme Merkel, M. Seehofer ne s’y serait pas pris autrement. Lundi après-midi, le président de la CSU bavaroise s’est en effet livré à un exercice qui en dit long sur le rôle qu’il considère être le sien au gouvernement : au moment même où la chancelière, depuis Berlin, s’exprimait devant la presse pour expliquer la façon dont elle entendait sortir du conflit qui l’oppose à son ministre, celui-ci organisait sa propre conférence de presse, depuis Munich, pour détailler la politique qu’il entend mener dans les prochaines semaines, en insistant sur le fait qu’il était maître du calendrier et que rien ne l’arrêterait.

Pour M. Seehofer, les choses sont donc très claires. « A partir de la première semaine de juillet », a-t-il expliqué, tous les demandeurs d’asile ayant déposé un dossier ou étant déjà enregistrés dans un autre Etat européen, seront « immédiatement reconduits » à la frontière. Même si le mot n’a pas été prononcé, l’annonce sonne comme un ultimatum.
Conscient des difficultés que poserait l’application de sa mesure si elle était prise unilatéralement par le gouvernement allemand sans concertation avec ses partenaires, M. Seehofer donne en réalité un délai d’une quinzaine de jours à Mme Merkel pour trouver un accord à l’échelle européenne. En cas d’échec, celle-ci est prévenue : « Je suis parfaitement déterminé à mettre [cette mesure] en œuvre si les négociations.

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