Amnesty International s’inquiète des atteintes aux droits humains en Côte d’Ivoire
Arrestations et emprisonnements arbitraires, harcèlement de l’opposition, de la société civile et des médias critiques : Amnesty International dresse un bilan sévère des atteintes à la liberté d’expression en Côte d’Ivoire, dans un rapport publié lundi 11 février, à l’approche de l’élection présidentielle de 2020.
« Sept ans après la crise postélectorale, qui a coûté la vie à 3 000 personnes, la Côte d’Ivoire projette une image de relative stabilité favorisée par une [forte] croissance économique […] et par un retour sur la scène internationale », écrit l’ONG dans ce document intitulé « La situation en matière de droits humains demeure fragile ».
« L’usage de lois répressives pour écraser le droit à la liberté d’expression se traduit par la détention arbitraire de très nombreux citoyens », déclare François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
« Force excessive »
« Au moins 17 détentions arbitraires de journalistes et blogueurs ont été recensées ces cinq dernières années et le Conseil national de la presse a sanctionné des organes de presse à maintes reprises, leur imposant interruptions de publication et lourdes amendes », ciblant « les publications critiques envers les autorités et proches des mouvements d’opposition », a estimé l’organisation à l’occasion de la sortie de son rapport.
« Les opposants politiques sont aussi la cible d’un harcèlement judiciaire, parce qu’ils expriment leurs opinions », a ajouté l’ONG. Ainsi, fin janvier, le député Alain Lobognon, « inculpé de divulgation de fausses nouvelles et d’incitation à la révolte, a été condamné à un an de prison ».