">

Angela Merkel et Alexis Tsipras, des rivaux devenus alliés

12 - Janvier - 2019

De l’eau a coulé sous les ponts entre Alexis Tsipras et Angela Merkel depuis 2014, date de la dernière visite de la chancelière allemande à Athènes. A l’époque leader du parti radical de gauche Syriza, Alexis Tsipras voulait « déchirer les mémorandums imposés par la “troïka” » et clamait haut et fort avec les manifestants rassemblés devant le Parlement grec : « Go back Mrs Merkel ! » (« Mme Merkel, rentre chez toi »). Jeudi, c’est un tout autre accueil que le premier ministre grec a réservé à la chancelière.

« Alexis Tsipras a admiré la manière dont Angela Merkel a géré la crise migratoire. » Un proche du premier ministre grec

Les deux dirigeants affichaient de grands sourires et plaisantaient devant des journalistes grecs et allemands interloqués. Depuis l’été 2015 et la volte-face d’Alexis Tsipras, qui a accepté de signer un ultime programme d’aide assorti de mesures d’austérité, les deux farouches opposants politiques se sont rapprochés.

« Alexis Tsipras a admiré la manière dont Angela Merkel a géré la crise migratoire malgré le [risque] politique qu’elle encourait, avance un proche du premier ministre grec. Mme Merkel, elle, a reconnu le courage d’Alexis Tsipras qui a choisi le réalisme et mis en œuvre des réformes d’austérité très impopulaires. »
Un conflit de vingt-sept ans

Lors de son entretien avec Alexis Tsipras, jeudi, Angela Merkel a « remercié le gouvernement grec d’avoir mené à bien de dures réformes » et surtout affiché « sa reconnaissance » à Alexis Tsipras, qui a signé le 17 juin 2018, avec son homologue macédonien, Zoran Zaev, un accord permettant de résoudre un conflit vieux de vingt-sept ans sur le nom de la Macédoine du Nord.
Lire aussi Skopje donne son accord final à la création de la « Macédoine du Nord »

Le timing de la visite d’Angela Merkel, fervente défenseuse de l’accord avec Skopje, n’a pas été laissé au hasard. Le Parlement macédonien a voté vendredi soir les changements constitutionnels requis et adopté l’accord de Prespes à une courte majorité (81 voix, une de plus que la majorité requise des deux tiers).

En Grèce, le vote au Parlement devrait intervenir plus tôt que prévu dès la fin du mois et pourrait s’avérer délicat pour Alexis Tsipras. Son allié gouvernemental, le ministre de la défense, Panos Kamménos, chef du parti souverainiste des Grecs indépendants, a appelé à voter contre l’accord et affirmé vouloir quitter la coalition. L’opposition des conservateurs menés par Kyriakos Mitsotakis réclame aussi depuis plusieurs semaines un vote de défiance contre le premier ministre.

Autres actualités

23 - Janvier - 2019

Syrie : « La décision de Trump teste la capacité de Moscou à rester au centre de l’échiquier moyen-oriental »

Par la publication d’un Tweet dont il a le secret, Donald Trump est venu précipiter la bascule d’une géopolitique moyen-orientale dans laquelle la Russie avait su, au...

23 - Janvier - 2019

Brexit : « C’est le seul traité de divorce possible », prévient Michel Barnier

Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne (UE), a reçu Le Monde et deux autres journaux européens (le polonais Rzeczpospolita et...

22 - Janvier - 2019

Brexit : Theresa May dans l’incapacité de présenter un « plan B »

« Je vous ai compris », a voulu affirmer en substance Theresa May aux députés britanniques qui, le 15 janvier, ont vigoureusement rejeté l’accord sur le...

22 - Janvier - 2019

Israël n’hésite plus à revendiquer ses opérations militaires en Syrie

L’ambiguïté, même fragile, avait ses avantages ; elle semble pourtant abandonnée. Israël a conduit, dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 janvier, une...

21 - Janvier - 2019

En Allemagne, l’après-Merkel a commencé

Depuis l’étranger, l’Allemagne apparaît comme un îlot de stabilité et de sérénité. Treize ans après son accession au pouvoir,...