APPLICATION DES DECISIONS PRESIDENTIELLES SUR LES ASSISES LA COSYDEP ET LE MEN A COUTEAUX TIRES
APPLICATION DES DECISIONS PRESIDENTIELLES SUR LES ASSISES LA COSYDEP ET LE MEN A COUTEAUX TIRES
La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) et le ministère de l’Education nationale ne parlent le même langage sur le niveau d’application des décisions présidentielles sur les Assises nationales de l’Education et de la Formation (Anef). Dans son rapport alternatif, la Cosydep estime que les directives ont enregistré, en moyenne, 20% d’acteurs la jugeant appliquée à moitié. Pendant que la porte-parole du Men rejette en touche et parle d’un début d’opérationnalisation pour un horizon temporel de 2035.
La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a rendu public hier, mardi 4 octobre, un rapport alternatif sur l’état de mise en œuvre des recommandations issues des Assises nationales de l’Education et de la formation.
Les conclusions du Groupe de travail de huit experts (GT8) font ressortir que les décisions/directives présidentielles sont très peu appliquées jusqu’au moment de l’enquête selon les acteurs.
«Les directives ont enregistré, en moyenne, 20% d’acteurs la jugeant appliquée à moitié. La majeure partie des directives sont jugées être en début d’application ou alors pas du tout appliquées», lit-on dans le rapport alternatif produit par le Consultant, El Hadji Ngom. En partenariat avec Open society initiative for west africa (Osiwa), le rapport alternatif de la Cosydep fait savoir que le «gouvernement hésite à appliquer les recommandations des Assises et serait même conditionné par les partenaires techniques et financiers».
Le GT8 estime que «le caractère trop général des directives et le manque de planification qui les caractérise, doivent aussi être interrogés quant à la volonté de les appliquer». Pour les experts, «les directives ne sont pas suivies d’actions évaluables dans le temps et dans l’espace».
Malgré les efforts consentis par toutes les parties prenantes avec plus de 500 millions dépensés lors des Assises, la Cosydep constate pour le déplorer, que le système éducatif sénégalais peine à se relever des multiples difficultés qui freinent son épanouissement. En effet, le rapport indique que «les acteurs n’ont le droit de laisser un tel investissement passer en pertes et profits».
Quant à la porte-parole du ministère de l’Education, Marie Siby, elle a fait savoir que les autorités étatiques sont en train de travailler pour opérationnaliser les 11 décisions présidentielles pour un horizon temporel de 2035. Elle explique que le MEN a inscrit dans son budget 2016 des actions allant dans le sens d’appliquer les décisions issues des Assises. Par conséquent, elle se réjouit de «l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre les décisions comme souligner dans le rapport alternatif».
Revenant sur la décision n°1 d’orienter le système éducatif vers les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l’entreprenariat, Marie Siby a relevé des initiatives prises par le ministère pour atteindre les objectifs fixés dans les directives. Elle cite la promotion et l’accès aux filières scientifiques, la généralisation de l’enseignement des Sciences Physiques en classe de 4ème et l’ouverture d’un lycée scientifique.
Pour ce qui de la décision n°11, la porte-parole du ministère rappelle la mise en œuvre du Projet d’appui à l’éducation féminine et l’empowerment des femmes pour un développement local inclusif et le projet de prise en charge de l’éducation.
«Toutes les 11 décisions, indique-t-elle, ont été prises en charge dans le cadre de la révision du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence». «Ce sont les mêmes acteurs qui travaillent dans les différentes revues nationales. Ces 11 décisions sont du président de la République pour la refondation du système éducatif sénégalais. Ce ne sont pas les partenaires techniques et financiers», a-t-elle précisé.