">

Après des élections chaotiques, la RDC dans l’attente du résultat

31 - Décembre - 2018

Tout s’est passé si vite. Dimanche 30 décembre, plus de 39 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour désigner le successeur de Joseph Kabila, au pouvoir depuis dix-huit ans malgré la fin de son dernier mandat en décembre 2016. Cette journée tant espérée, priée, rêvée depuis deux ans et une semaine a finalement eu lieu. Pour que ce jour de vote arrive, des Congolais ont dû se battre, mourir sous les balles des forces de sécurité, survivre à la torture, à la misère et à l’exil.

Ce dernier dimanche de l’année aurait pu être celui du grand soulagement. Avant l’inévitable contestation des premiers résultats qui, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), devraient être annoncés mardi soir. Entre-temps, il y a les tendances redoutées, lâchées par les partis politiques, et les dangereuses victoires autoproclamées par les trois grands candidats.

L’ancien ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary n’a pas attendu. « C’est moi le président à partir de ce soir », s’est empressé de déclarer le candidat du pouvoir à la sortie du bureau de vote, tôt le matin. Kinshasa, la capitale, s’est réveillée sous une pluie diluvienne, perturbant l’ouverture, prévue à 6 heures, de nombreux bureaux de vote.

Même dans le quartier huppé de la Gombe, où ont voté M. Shadary, Joseph Kabila, et le chef de file de l’opposition révélé durant cette campagne, Martin Fayulu, l’électricité fait défaut. Les bureaux de vote du collège Saint-Joseph se mettent en place à la lampe torche. Le personnel tarde à arriver, et les machines à voter électroniques, controversées car jamais éprouvées dans des conditions réelles, se révèlent capricieuses.

A quelques kilomètres de là, dans la commune de Limete, l’un des bastions de l’opposition, des grappes d’électeurs humiliés, sous la pluie, peinent à contenir leur colère. Dans le petit immeuble décati de l’école Enodi, il n’y a toujours pas de listes d’électeurs et le matériel est défaillant.

« C’est la désorganisation totale et un manque de transparence regrettable, mais on garde l’espoir et, surtout, on ne veut pas donner nos voix, car, ici, pas une personne ne vote Shadary », dit Rémy Masamba. Ce deuxième vice-président de l’Assemblée nationale est aussi un cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social, le principal parti d’opposition cofondé par le mythique Etienne Tshisekedi (1932-2017), dont le fils, Félix, est candidat à la présidentielle. Assis sous un appentis, M. Masamba appelle les jeunes au calme.

Autres actualités

03 - Octobre - 2018

« Le malheur franco-allemand, c’est que Paris et Berlin ne sont plus au même tempo depuis longtemps »

Problème de rythme, calendriers politiques décalés, priorités différentes : le tandem franco-allemand n’avance pas. Le modèle est-il...

03 - Octobre - 2018

L’Irak se dote d’un nouvel exécutif

Elu président par le Parlement, le Kurde Barham Saleh a chargé le responsable chiite indépendant Adel Abdoul Mahdi de former le gouvernement. Après plus de quatre...

02 - Octobre - 2018

« La question de l’immigration est en passe de s’imposer comme l’enjeu central des européennes »

Le paysage des élections européennes de mai 2019 se dessine à vive allure depuis la rentrée. Certes, la configuration des forces en présence est encore floue....

02 - Octobre - 2018

Début de mandat difficile pour le premier ministre pakistanais

« Il est le leader du siècle. » Lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Hum News jeudi 27 septembre, Bushra Bibi...

01 - Octobre - 2018

Guerre au Yémen : le soutien américain à la coalition exaspère le Congrès

L’implication de Washington se traduit par un soutien logistique apporté par les Etats-Unis à la coalition arabe en guerre contre la rébellion houtiste depuis 2015....