Après la débâcle en Afghanistan, l’OTAN à l’heure des doutes
Certaines relectures sont cruelles, comme celle de la longue déclaration commune des ministres des affaires étrangères de l’OTAN réunis le 28 avril, consacrée à l’Afghanistan, ce pays où l’organisation transatlantique était présente depuis les attentats antiaméricains de 2001. Il s’agissait, cette fois, d’acter le retrait des forces internationales à la suite de l’accord de Doha, signé, en février 2020, par les Etats-Unis et les talibans.
Dans un long communiqué en sept points, les ministres évoquaient le gouvernement afghan « qui prend des mesures pour maintenir la stabilité et la sécurité, et promouvoir la paix ». Ils tablaient sur « un pas décisif vers la réconciliation afghane » et « la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens afghans ». Le texte se concluait par l’affirmation que « nul ne doit douter de la position de l’OTAN : elle continuera (…) à aider l’Afghanistan à assurer pleinement sa propre sécurité ».
Vingt années de présence continue dans le pays n’auraient donc pas permis de jauger l’état exact des forces en présence, de mesurer l’échec patent du « nation building », la reconstruction d’un Etat défaillant. Ni même d’estimer la faiblesse d’une armée et d’un appareil sécuritaire formés, à coups de milliards de dollars, depuis 2015, dans le cadre de la mission Resolute Support de l’Alliance atlantique.
En juillet, une semaine avant un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui devait, à Bruxelles, confirmer la décision du retrait des troupes, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, était à Washington pour rencontrer le président Joe Biden. A cette occasion, il ne formulait, semble-t-il, aucune objection au retrait envisagé, qui n’avait pourtant jamais été vraiment débattu entre alliés.