Après la purge en Arabie saoudite, les milieux d’affaires internationaux dans l’expectative

07 - Novembre - 2017

Le coup de filet orchestré par le pouvoir semble avoir autant pour but d’évincer des gêneurs, susceptibles de faire de l’ombre au prince héritier Mohammed Ben Salman, que d’assainir le monde du royaume.
Mohammed Ben Salman, le prince héritier d’Arabie saoudite, à Riyad, le 24 octobre.

Il y a deux semaines, le gratin de la finance mondiale se pressait dans les salons du Ritz Carlton de Riyad. Le plus luxueux palace de la capitale saoudienne était le théâtre d’une conférence destinée à promouvoir le royaume auprès des investisseurs internationaux. Au cours de cette grand-messe, Mohammed Ben Salman, surnommé « MBS », l’omniprésent prince héritier, présenta un méga-projet de ville futuriste, baptisée Neom, et proclama, sous les applaudissements des participants, sa volonté de revenir à un « islam modéré ».
Aujourd’hui, le même Ritz Carlton héberge un spectacle beaucoup moins clinquant : c’est là qu’a été confinée la cinquantaine de personnalités saoudiennes arrêtée samedi 4 octobre, sur ordre du palais royal. Onze princes, dont le tapageur Al-Walid Ben Talal, première fortune du monde arabe, plusieurs dizaines d’anciens membres du gouvernement, quatre ministres en exercice et des entrepreneurs de premier plan ont été victimes de cette purge, que le pouvoir présente comme une offensive anticorruption.
VIP déchus
Ce brutal changement d’ambiance a stupéfié les milieux d’affaires internationaux, habitués à ce que les disputes, au sein de l’élite dirigeante, se règlent de façon beaucoup plus feutrée. La surprise se teinte de perplexité, dans la mesure où le coup de filet orchestré par le pouvoir semble avoir autant pour but d’évincer des gêneurs, susceptibles de faire de l’ombre à « MBS », que d’assainir le monde des affaires saoudien.
Parmi les VIP déchus, on trouve des personnes qui traînaient des casseroles de longue date, comme Adel Al-Faqih, le ministre de l’économie, mis en cause dans les inondations meurtrières qui ont dévasté en 2009 la ville de Djedda, dont il était le maire, et des rivaux objectifs de Mohammed Ben Salman, comme Mitab Ben Abdallah, le ministre de la garde nationale, fils du défunt roi Abdallah, un temps pressenti pour le trône.
« S’agit-il de faire bouger le royaume ou bien juste d’asseoir un pouvoir...

Autres actualités

25 - Octobre - 2017

En Allemagne, ambiance électrique au Bundestag pour les premiers pas de l’extrême droite

La séance inaugurale du Parlement s’est déroulée, mardi, avec 92 députés du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Un score inédit depuis...

23 - Octobre - 2017

Large victoire des populistes en République tchèque

Le milliardaire Andrej Babis, qui a voulu rassurer sur son engagement européen, doit former une coalition dans un paysage politique éclaté. Dans des proportions encore...

23 - Octobre - 2017

Catalogne : Rajoy et les socialistes, alliés de circonstance contre l’indépendance

En soutenant la décision du pouvoir conservateur de placer la région sous tutelle, le PSOE inquiète ses partenaires catalans. Mariano Rajoy et Pedro Sanchez, le 2 octobre...

21 - Octobre - 2017

Démonstration de force des indépendantistes catalans dans les rues de Barcelone

Mariano Rajoy a annoncé la destitution de l’exécutif catalan et la convocation d’élections régionales dans les six mois. Carles Puidgemont...

20 - Octobre - 2017

Les Européens soutiennent Rajoy, mais s’inquiètent

A Bruxelles, la méthode du dirigeant espagnol fait l’objet de discrètes critiques. Emmanuel Macron et Mariano Rajoy, le 19 octobre à Bruxelles.  Tous les...