Après un long séjour aux Etats-Unis, le prince héritier saoudien « MBS » de passage à Paris
Mohammed Ben Salman mise désormais tout sur sa relation privilégiée avec les Etats-Unis. La France est redevenue ce qu’elle était : un partenaire, de second rang.
Trois semaines aux Etats-Unis, trois jours en France. Le rapport résume bien les priorités du futur souverain et actuel homme fort du royaume saoudien, Mohammed Ben Salman, arrivé directement depuis les Etats-Unis à Paris, dimanche 8 avril, où il a dîné en privé avec le président Emmanuel Macron – au Musée du Louvre, sous le tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple. Si François Hollande a pu être, un temps, le partenaire occidental privilégié des Saoudiens, ce n’est plus le cas : Barack Obama, soupçonné de complaisance envers l’Iran, le principal rival de Riyad au Moyen-Orient, a quitté la Maison Blanche, et la monarchie saoudienne mise désormais tout sur sa relation privilégiée avec Donald Trump, avec qui les relations sont au beau fixe malgré ses discours anti-islam et anti-immigration.
Quant à la France, elle est redevenue ce qu’elle était pour l’Arabie saoudite : un partenaire et un allié traditionnel, mais de second rang. Pendant la visite de « MBS » à Paris, il sera surtout question de culture et de patrimoine, notamment d’un partenariat commun pour mettre en valeur le site nabatéen d’Al-Ula, que le prince héritier entend ouvrir aux touristes dans le cadre de ses efforts pour diversifier l’économie de son pays. Le site, longtemps interdit car anté-islamique, symbolise aussi l’ouverture au monde voulue par le prince héritier. Une douzaine de protocoles d’accord dans différents domaines (énergies renouvelables, etc.) seront également signés à cette occasion.
Réduire l’Etat-providence
Tout comme aux Etats-Unis, MBS vient vendre à la France son projet d’ouverture et de libéralisation résumé dans l’ambitieux plan baptisé Vision 2030, qui vise à réduire, dans les douze années à venir, la dépendance de l’Arabie saoudite au pétrole, dont la baisse des prix affecte durement les recettes de l’Etat. Lesté par une démographie galopante et une jeunesse très nombreuse, le royaume est contraint de diversifier son économie et...