Arrestation de ses proches, menaces et résolutions de Barrow : La tension monte d’un cran en Gambie

17 - Janvier - 2017

Arrestation de ses proches, menaces et résolutions de Barrow : La tension monte d’un cran en Gambie

Dans sa déclaration lue hier à Dakar où il réside depuis peu, le président élu gambien n’a pas manqué de mettre en garde ceux qui procèdent aux arrestations de ses proches.
Alors qu’il avait proposé le vote d’une loi d’amnistie pour les crimes commis durant cette période post-électorale, Yahya Jammeh a passé outre. Des arrestations de ses proches ont été confirmées par Adama Barrow qui, depuis Dakar, est resté ferme sur sa volonté de prendre le pouvoir dès ce 19 janvier et de former, en conséquence, son Gouvernement.
Mais, ce qu’il convient de souligner, c’est que Jammeh est en train de poser les premiers actes de guerre qui peuvent justifier une intervention militaire rapide.
Il est en effet clair que c’était là l’erreur à ne pas commettre. Si Yahya commet des actes de violence de ce genre contre la population gambienne ou une partie de la population, la Cedeao sera alors dans l’obligation d’agir, et immédiatement.
Jusqu’ici, il n’avait fait que marteler son refus de céder le pouvoir, avec le prétexte fallacieux du respect de la Constitution gambienne, notamment relativement à la tenue de la session de la Cour suprême, mais il n’avait pas posé des actes répréhensibles en direction des populations.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. C’est dire qu’il est tenu, dans les brefs délais, de libérer les prisonniers. Et il n’est pas de bon ton que la Cedeao qui suit la situation de près, ne réagisse pas à ce propos. Si on laisse Jammeh faire, de nombreuses victimes peuvent être enregistrées avant qu’une éventuelle action le chasse. Il a des instincts de Chef de gangs et ne connait que le langage de la force.
C’est pourquoi, il était important qu’Adama Barrow montre ses griffes, même si cela a été fait à partir de Dakar. Le président élu est en train de comprendre qu’il doit adopter la même position de fermeté que Jammeh sur l’exercice de ses droits constitutionnels à partir du 19 janvier. Comme quoi, il est bon qu’il ne perde pas la bataille psychologique et communicationnelle.
A ce propos, il est important que la liste de son Gouvernement soit connue et qu’il montre qu’il se tient prêt à gouverner la Gambie. Car, rien de durable ne pourra être fait pour Adama Barrow tant qu’il sera timoré et hésitant. C’est à lui, en définitive, de montrer suffisamment de cran de nature à étouffer toute velléité de sabotage de son futur règne. Car, il ne faut pas l’oublier, Yahya n’a pas été le seul à gouverner la Gambie pendant ses 22 ans. Il y compte beaucoup de partisans et de sympathisants qui n’hésiteront pas à provoquer Adama Barrow et ses hommes alors que la Cedeao ne pourra pas toujours être là.
C’est ce qu’Adama et ses conseillers semblent avoir compris. L’usurpateur ne doit pas être plus déterminé que ses victimes. Œil pour œil, dent pour dent, c’est le seul langage que Jammeh comprend. C’est pourquoi, il jouera encore sur les nerfs de ses pairs de la Cedeao et les provoquera jusqu’à la dernière minute. Car, Jammeh n’est pas un démocrate et il ne le sera jamais. Il est tristement entré dans l’histoireet aura été le dernier président autoritaire que l’on qualifie facilement de dictateur en Afrique de l’Ouest.

C’est d’ailleurs ce qui justifie qu’il ait manipulé l’Assemblée nationale gambienne aux fins de prorogation de son mandat. Une décision nulle et non avenue. Alors, soit il va fuir, soit il va tomber les armes à la main. Mais il ne respectera pas l’échéance du 18 janvier et ne quittera point son fauteuil. Reste maintenant à savoir quelle sera son attitude et l’attitude ses affidés lorsque les premiers canons auront été tirés.

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