Attaque meurtrière au Burkina Faso : l’opération contre les assaillants « a pris fin »

14 - Août - 2017

D’après un bilan provisoire fourni par le gouvernement, au moins 18 personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées dans l’attaque d’un restaurant de Ouagadougou.
L’opération des forces de sécurité contre les assaillants présumés d’un café-restaurant de Ouagadougou « a pris fin », a annoncé, lundi 14 août, le ministre de la communication burkinabé, Remis Dandjinou. Des opérations « de quadrillage, de vérification des maisons avoisinantes » se poursuivaient, a précisé le ministre lors d’un point de presse, en avançant un bilan de « 18 décès » et la « neutralisation de deux terroristes ». Une dizaine de personnes ont également été blessées. Un Turc figure parmi les victimes, selon le ministère turc des affaires étrangères, mais les nationalités des dix-sept autres restent encore inconnues.
L’attaque terroriste a eu lieu dans la soirée du dimanche 13 août, dans un café-restaurant de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, d’après le bilan provisoire fourni par le gouvernement. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais les autorités semblent croire à une offensive djihadiste.
Le ministre de la communication a confirmé lundi matin que « des personnes ont été retenues » par les assaillants, et que « certaines ont été relâchées », mais sans donner plus de détails. Un officier de l’armée avait évoqué plus tôt une « prise d’otage ». Le maire de Ouagadougou, Armand Béouindé, le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, et le ministre de l’énergie, Alpha Oumar Dissa, sont arrivés sur les lieux.
Clientèle expatriée
En France, le ministère des affaires étrangères a invité les Français présents sur place à « éviter le secteur du restaurant ». L’ambassade, qui est en contact permanent avec les autorités locales, n’a, pour l’instant, pas fait savoir si des Français se trouvaient parmi les victimes.
L’établissement a été attaqué aux environs de 21 heures, heure locale. Les détails restent flous. « Trois hommes sont arrivés à bord d’un 4 × 4, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis en terrasse » de ce café fréquenté par une clientèle expatriée, a raconté un des serveurs à l’Agence France-Presse (AFP). Mais Guy Ye, un capitaine de police cité par AP, parle, lui, de trois ou quatre assaillants à moto. « J’étais dans le restaurant pour l’anniversaire de mon frère quand la fusillade a éclaté, a déclaré une cliente du restaurant à l’agence Reuters. J’ai fui, mais mon frère est resté à l’intérieur. »
Une cliente blessée, à la suite de l’attaque du restaurant par des hommes armés, à Ouagadougou, le 13 août. Crédits : REUTERS TV / REUTERS
La police a évacué des civils avant l’arrivée de l’armée et de la gendarmerie qui ont tout de suite lancé l’assaut, et les tirs, nourris au départ, sont ensuite devenus sporadiques, selon un journaliste de l’AFP sur place.
« Actuellement, nous sommes débordés, a confié un chirurgien à l’AFP sous couvert d’anonymat. Nous avons reçu une dizaine de blessés, dont trois qui sont décédés. La situation des autres blessés est très critique. Trois sont pris en charge actuellement en bloc opératoire. »
Lire aussi : Le Sahel, laboratoire d’un échec contre le djihadisme
A proximité des lieux d’une autre attaque meurtrière
Le restaurant Aziz Istanbul est situé non loin de l’aéroport et surtout à quelque 200 m du café Cappuccino. Le 15 janvier 2016, ce dernier, prisé de la communauté expatriée à Ouagadougou, avait été la cible d’un attentat revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Trente personnes avaient été tuées et 71 blessées, en majorité des étrangers.
Lire aussi : Attentats à Ouagadougou : AQMI adopte les codes de l’Etat islamique
Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina Faso est le théâtre d’offensives djihadistes régulières depuis 2015, particulièrement dans le nord du pays. En décembre 2016, une douzaine de soldats burkinabés avaient été tués dans une opération contre un détachement de l’armée. En octobre 2016, la précédente attaque avait fait six morts, quatre militaires et deux civils.
Le Burkina Faso, petit Etat sahélien d’Afrique de l’Ouest, pauvre et enclavé, avait réaffirmé, le 18 juillet, la nécessité de « lutter contre le terrorisme » avec son voisin la Côte d’Ivoire, également touchée par un attentat en 2016.

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