Au Brésil, les intellectuels s’élèvent contre le candidat d’extrême droite

26 - Octobre - 2018

Un « cauchemar » : voilà ce que serait l’élection de Jair Bolsonaro pour l’historienne et anthropologue Lilia Schwarcz, professeure à l’université de Sao Paulo. Comme elle, de nombreux intellectuels brésiliens redoutent l’arrivée au pouvoir du candidat d’extrême droite, donné favori au second tour de l’élection présidentielle. Même si un sondage publié le mercredi 24 octobre annonce une légère remontée de son adversaire, Fernando Haddad, tous se préparent au pire. Mais tous, aussi, avec l’énergie du désespoir, s’efforcent de participer au débat public en utilisant les armes qui sont les leurs, sans pour autant faire l’impasse sur les erreurs du Parti des travailleurs (PT).

Tribunes, chroniques, conférences, ils ne ménagent pas leur peine. Y compris ceux qui, comme Luiz Schwarcz, n’ont pas l’habitude de prendre position publiquement. PDG de la prestigieuse maison d’édition Companhia das Letras qu’il a fondée avec Lilia, son épouse, l’éditeur a envoyé une lettre ouverte aux éditeurs, libraires et auteurs. Daté du 16 octobre, ce texte appelle à voter contre Jair Bolsonaro, dont la candidature est « sœur d’une époque ténébreuse de notre vie politique et culturelle ». Ce cri d’alarme a fait boule de neige, constate Luiz Schwarcz, qui ne désarmera pas en cas de victoire du candidat d’extrême droite. « Je respecterai le résultat du vote, en dépit de ma surprise et de ma tristesse, explique-t-il, mais je publierai des livres qui analyseront ces politiques discriminatoires et pleines de rage. »
Un « après » qui les angoisse
Projetés dans la perspective d’un « après » qui les angoisse, beaucoup réfléchissent à la manière d’organiser une forme de résistance. Il leur faut, pour cela, surmonter ce que le philosophe Ruy Fausto décrit comme une forme de « dépression » généralisée. « Nous avons l’impression qu’une chape est tombée sur nous. C’est un sentiment tragique », estime-t-il. L’ombre des...

Autres actualités

29 - Avril - 2020

Dépendantes des étudiants étrangers, les universités britanniques fragilisées par la crise due au coronavirus

« La plupart de mes amis chinois sont restés ici, au Royaume-Uni. Les étudiants chinois sont très informés sur les moyens de lutter contre une pandémie,...

29 - Avril - 2020

L’Union européenne va examiner l’annulation de la dette africaine demandée par le G5 Sahel

L’Union européenne (UE) a accordé mardi 28 avril un financement de 194 millions d’euros aux pays du G5 Sahel pour renforcer leurs forces de sécurité et...

28 - Avril - 2020

Coronavirus : un plan de relance massif au secours de l’économie japonaise

C’est un record, un de plus. Lundi 27 avril, le cabinet du premier ministre Shinzo Abe a présenté au Parlement le premier volet d’un plan de relance d’une ampleur...

28 - Avril - 2020

Emeutes au Nigeria, manifestations au Burkina Faso : l’Afrique veut d’urgence reprendre le travail

Des dizaines d’ouvriers d’un chantier de construction, dont celui de la raffinerie construite par Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, se sont...

27 - Avril - 2020

Dubaï n’attend pas le reflux de l’épidémie pour commencer le déconfinement

Les autorités de Dubaï sont pressées de tourner la page du Covid-19. Alors même que le nombre de décès et de contaminés recensés chaque jour...