Au Burkina Faso, première journée sous tension pour un Macron « sans tabou »

29 - Novembre - 2017

Le chef de l’Etat a prononcé un discours à l’université de Ouagadougou, puis a répondu aux questions des étudiants.
Emmanuel Macron devant les étudiants de l’université de Ouagadougou (Burkina Faso), le 28 novembre 2017. 

Tout a commencé par une grenade. Lancé sur un convoi militaire français, deux heures avant l’arrivée d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, lundi 27 novembre, l’engin a raté sa cible mais a fait trois blessés civils. « Il faut raison garder, ce n’est qu’une grenade », a temporisé le président français le lendemain, à son arrivée au palais présidentiel de Kosyam, dans la capitale du Burkina Faso.
Mais à peine M. Macron avait-il quitté le palais du président Kaboré pour se rendre à l’université de « Ouaga » qu’on apprenait qu’une voiture de la délégation française avait été caillassée. « C’était plus chaud lors du G20 à Hambourg », relativise un membre de la délégation. Deux incidents qui ont donné le ton d’une visite sous tension.
Aux abords de l’université, plusieurs dizaines de manifestants font brûler des pneus derrière des barrières. Une épaisse fumée noire s’envole vers le ciel. Sur un mur, en lettres rouges : « A bas l’impérialisme français ! » Emmanuel Macron arrive dans un amphithéâtre surchauffé. Le président de 39 ans, qui a fait son stage de l’ENA au Nigeria et a plaidé pour que sa promotion soit baptisée « Senghor », brandit la carte générationnelle pour séduire un public qu’il sait difficile à convaincre.

Et se lance dans une joute avec lui. Une étudiante laisse entendre que la France se complaît dans un rôle néocolonial et demande si la climatisation – d’habitude défectueuse – restera banchée après le départ de M. Macron. Il lance, sous les rires : « Vous m’avez parlé comme si j’étais président du Burkina Faso (…), comme si j’étais toujours une puissance coloniale ! Je ne veux pas m’occuper d’électricité dans les universités, c’est le travail du président Kaboré ! »
« Je n’ai peur de rien »
C’est précisément ce moment que choisit l’intéressé pour quitter la salle. « Du coup, il s’en va ! Il est parti réparer la climatisation ! », poursuit M. Macron.

Autres actualités

18 - Juillet - 2018

Brexit : entre Londres et l’Union européenne, les négociations patinent

En dépit de concessions britanniques, les tractations butent sur le maintien ou pas du pays dans l’union douanière et le marché intérieur. Entamées...

18 - Juillet - 2018

Violences au Kasaï : un rapport dénonce l’implication des autorités congolaises

Quatre membres de la majorité présidentielle, en poste dans les régions centrales de RDC, auraient « manipulé le conflit » qui a fait plus de 3 000 morts...

17 - Juillet - 2018

En RDC, au moins cinq morts dans une attaque attribuée aux rebelles ougandais de l’ADF

L’assaut a visé une position de l’armée congolaise à Kabasewa, à 60 km à l’est de Béni, dans la province du Nord-Kivu. Cinq...

17 - Juillet - 2018

Nouvelle passe d’arme entre l’UE et l’Etat hébreu au sujet du mouvement de boycottage d’Israël

Dans un courrier, la haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, dénonce les accusations « sans fondement » contenues dans un rapport officiel qui...

14 - Juillet - 2018

Le Vénézuélien Maduro séduit par Erdogan « leader du nouveau monde multipolaire »

Nous sommes en marche vers une grande révolution économique », a déclaré le numéro un vénézuélien avant de quitter « la Turquie...