Au Gabon, Ali Bongo, isolé, prête serment

28 - Septembre - 2016

Au Gabon, Ali Bongo, isolé, prête serment

Etait-ce pour chasser les mauvais esprits ? Une entêtante odeur d’encens flottait, mardi 27 septembre, à l’intérieur du salon d’honneur du Palais du bord de mer à Libreville, le siège de la présidence. Ali Bongo Ondimba, 57 ans, a été officiellement réinvesti pour un second septennat à la tête du Gabon. Moins de quatre jours après que la Cour constitutionnelle eut, au cœur de la nuit, validé sa réélection, la prestation de serment a été organisée en toute hâte. La veille encore, dans l’entourage du président, de nombreuses incertitudes demeuraient sur l’heure de la cérémonie, la liste des invités. « On veut aller vite parce qu’il y a des problèmes urgents. Il faut mettre en place le dialogue, un gouvernement que nous espérons d’ouverture qui pourrait être formé d’ici à la fin de semaine », justifie le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie By-Nze.

Mardi, le Palais du bord de mer a fait salle comble, mais Ali Bongo Ondimba n’a jamais paru aussi seul. Parmi ses pairs africains, seuls le Togolais Faure Gnassingbé Eyadema, un autre héritier, le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Nigérien Mahamadou Issoufou ou le Sao-Toméen Evaristo Carvalho ont fait le déplacement à Libreville. En revanche, aucun des principaux voisins n’était là. Le Congolais Denis Sassou-Nguesso avec qui les relations sont exécrables, l’Equato-Guinéen Teodoro Obiang Nguema, le Camerounais Paul Biya étaient absents. Tout comme le président en exercice de l’Union africaine, le Tchadien Idriss Déby Itno, qui a dépêché son premier ministre. Allié indéfectible, le Maroc a, lui, envoyé son chef du gouvernement en pleine période électorale, Abdelilah Benkirane. « On ne peut pas dire que les messages de félicitations, y compris africains, pleuvent », ironise un diplomate français.
« A la hussarde »

Parmi les chancelleries occidentales, les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, de l’Union européenne se sont rendus à la cérémonie, mais après la publication de leurs communiqués qui n’accordent que peu de crédit à la réalité de la victoire dans les urnes d’Ali Bongo Ondimba. L’accueil qui leur a été réservé fut glacial. « Les Américains ? Ce ne sont pas des amis traditionnels du Gabon. Les Français ? Qu’ils viennent ou pas, ça ne change rien puisque la France n’a plus de diplomatie. On pensait que la France nous connaissait mieux que les Européens mais on a compris que l’Europe avait son candidat et qu’elle fait tout pour ne pas le lâcher alors que Jean Ping a perdu l’élection », s’agace Alain-Claude Bilie By-Nzé.

Autres actualités

20 - Août - 2018

« Kofi Annan a contribué à placer l’Afrique au centre de la scène mondiale »

Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique, rend hommage à son ami et mentor. Tribune. Les hommages...

18 - Août - 2018

Mort de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU et prix Nobel de la paix

Kofi Annan est mort samedi 18 août, ont annoncé sa famille et la Fondation Kofi Annan, dans un communiqué commun. L’ancien secrétaire général des...

18 - Août - 2018

Erdogan assure la Turquie ne se « livrera pas » aux Etats-Unis

Alors que la livre turque a replongé vendredi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a défié les Etats-Unis au congrès de son parti, samedi. « Nous...

17 - Août - 2018

Madagascar : le président Hery Rajaonarimampianina candidat à un second mandat

Treize dossiers de candidature ont déjà été déposés auprès de la Haute Cour constitutionnelle pour l’élection prévue le 7...

17 - Août - 2018

Donald Trump assistera aux cérémonies du 11-Novembre à Paris

Dans l’impossibilité d’organiser son propre défilé militaire en raison d’un coût trop élevé, le président américain...