Au Mali, les liaisons dangereuses entre l’Etat et les milices

24 - Juillet - 2018

Sous le couvert de la lutte antiterroriste, Bamako est soupçonné de soutenir certains groupes d’autodéfense. Une stratégie qui n’est pas nouvelle.

« Nous allons désarmer les milices. C’est le début de la réconciliation. » En tournée dans le centre du pays, fin mars, les mots du premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, redonnent espoir à des populations qui, depuis plusieurs mois, ne cessent de compter leurs morts. Entre avril et juin, au moins 43 civils ont été tués dans le centre, lors d’attaques ciblées et de conflits intercommunautaires, selon le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, publié le 6 juin.

Ces conflits opposent surtout des éleveurs peuls aux cultivateurs dogon et aux Dozo, des chasseurs traditionnels. Des milices sont désignées comme responsables par les deux parties : Dan na Amassagou, qui défend les Dogon, est pointé du doigt par les Peuls, tandis que les Dogon accusent les Peuls de l’Alliance pour le salut au Sahel (ASS).
Ces dernières semaines, les rumeurs enflaient quant à un supposé soutien de l’Etat à la milice Dan na Amassagou. Pour lutter contre un terrorisme qui s’étend au centre du Mali, et qui y est incarné par un prédicateur peul nommé Hamadoun Koufa, l’Etat soutiendrait la partie adverse. « Ce n’est pas réel. L’Etat n’a pas vocation à créer ou à soutenir une milice. Son rôle est d’assurer la sécurité des populations et de combattre ces milices », affirme avec vigueur le colonel major Ismaïla Deh, conseiller technique au ministère de la sécurité.
Le 7 juillet, les forces de sécurité pénètrent à Kanou Kombolé et tentent de désarmer des éléments de Dan na Amassagou. En vain. « Si l’Etat veut désarmer, il faut qu’il prenne ses responsabilités et assure au préalable la sécurité », tranche David Tembiné, le coordinateur de la milice. A la suite de ce refus, des centaines de motos auraient été incendiées, selon des sources locales. Le colonel major Ismaïla Deh « ne peut pas confirmer ces informations », et parle de « heurts entre les forces de sécurité et certains.

Autres actualités

20 - Octobre - 2017

En Nouvelle-Zélande, les travaillistes s’allient avec les populistes et les écologistes

A 37 ans, la dirigeante travailliste Jacinda Ardern va devenir la plus jeune première ministre du pays depuis 1856. Jacinda Ardern, chef du Parti travailliste, à Wellington, le 19...

19 - Octobre - 2017

Le secrétaire américain au Trésor agite le spectre d’un krach boursier

Selon Steven Mnuchin, Wall Street, qui frôle des sommets, pourrait s’effondrer si le Congrès n’adopte pas les baisses d’impôts voulues par Donald Trump. Le...

19 - Octobre - 2017

Leçons autrichiennes : le populisme européen est toujours actif

Le chef de file des conservateurs chrétiens Sebastian Kurz doit prendre une décision difficile : s’allier ou non avec une extrême droite contemptrice de l’UE ?...

18 - Octobre - 2017

Xi Jinping promet une « nouvelle ère » pour la Chine socialiste

A l’ouverture du 19e congrès du parti, le numéro un chinois revendique une « place encore plus centrale sur la scène internationale » pour son pays. Xi...

18 - Octobre - 2017

La crise catalane fait fuir les collectionneurs

Le Français Philippe Méaille a décidé de rapatrier ses œuvres confiées au musée de Barcelone. Après le déménagement des...