Au Maroc, Al-Hoceima exige la vérité sur la mort de Mouhcine Fikri, broyé dans une benne
Au Maroc, Al-Hoceima exige la vérité sur la mort de Mouhcine Fikri, broyé dans une benne
L’émotion, quatre jours après la mort du vendeur de poisson, ne faiblit pas. Elle exprime surtout la colère d’une population qui n’est plus prête à accepter les abus de pouvoir.
Ils sont des dizaines, ce mardi 1er novembre au soir, dans les rues sombres d’Imzouren. Certains portent des bougies, d’autres filment le cortège avec leur téléphone portable, des hommes jeunes, très jeunes parfois. En passant devant la maison familiale du défunt, ils font silence avant de reprendre quelques dizaines de mètres plus loin leurs slogans. Connaître la vérité, punir les responsables.
Devant la maison où a été monté l’auvent qui doit, comme le veut la tradition, permettre d’accueillir les proches venus présenter leurs condoléances, Aimad, l’un des frères de la victime, les traits tirés, reconstitue le film de cette soirée cauchemardesque : le coup de téléphone de leur sœur annonçant un « problème », l’arrivée d’Aimad sur les lieux, le corps de son frère coincé dans la machine.
Quatre jours se sont écoulés depuis la mort de Mouhcine Fikri, ce jeune Rifain broyé par une benne à ordure vendredi 28 octobre, mais l’émotion et l’incompréhension sont toujours là. A Imzouren, la petite ville où vit sa famille et où il a été enterré, comme à Al-Hoceima, où il habitait et où il est mort, la même question revient : comment un homme a-t-il pu mourir écrasé dans une poubelle pour un banal contrôle de marchandise ?