Au Maroc, un salafiste privé de candidature aux législatives du 7 octobre
Au Maroc, un salafiste privé de candidature aux législatives du 7 octobre
Hammad Kabbadj ne sera pas prophète en son pays. La candidature du prédicateur salafiste a été rejetée par le ministère de l’intérieur, qui lui a notifié son refus vendredi 16 septembre.
Après enquête administrative, la préfecture de Marrakech a motivé sa décision par les « propos et déclarations contraires aux principes démocratiques » de M. Kabbadj, qualifiant ses idées d’« extrémistes » et « d’incitation à la haine et à la violence ».
A 39 ans, Hammad Kabbadj est devenu une figure nationalement connue au Maroc après que le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) l’eut choisi pour mener sa liste aux législatives du 7 octobre, à Marrakech-Guéliz.
Le secrétaire général du PJD et actuel chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, l’a personnellement investi dans cette circonscription, où se concentrent la plupart des lieux touristiques de la ville. Un choix rapidement perçu comme une provocation par une partie des élites hostiles aux islamistes.
Mariage des filles dès 9 ans
L’implantation locale de Hamad Kabbadj est indissociable de l’activisme de l’Association de l’appel au Coran et à la Sunna, qui regroupe le plus grand réseau d’écoles coraniques, notamment dans la région de Marrakech.
En 2008, cette association s’était retrouvée dans le viseur des défenseurs des droits humains quand Mohammed Maghraoui, son président, avait émis une fatwa rendant licite le mariage des mineures. « Nous l’avons vu, nous en avons entendu parler et nous en avons discuté : des filles de 9 ans ont une capacité à copuler que n’ont pas parfois celles de 20 ans », avait alors affirmé M. Maghraoui.