Au Mexique, la galère des expulsés de Trump

11 - Avril - 2017

Au Mexique, la galère des expulsés de Trump

Depuis l’investiture du président américain, le 20 janvier, 33 934 clandestins ont été renvoyés des Etats-Unis.

Un petit sac filet rouge pour seul bagage, Francisco Lopez, 45 ans, franchit les portes automatiques du terminal de l’aéroport de Mexico. Ce bibliothécaire, metteur en scène et présentateur dans une radio locale à Louisville (Kentucky) a vécu illégalement treize ans aux Etats-Unis. « J’ai tout perdu », lâche-t-il, l’air hagard. Comme lui, 33 934 clandestins originaires du Mexique ont été expulsés entre le 20 janvier, date d’investiture de Donald Trump, et le 9 avril, selon l’Institut national de la migration (INM) mexicain.
Le programme du président américain menace du même sort les 11 millions de sans-papiers vivant sur le sol américain, dont 5,7 millions sont mexicains. « Je n’ai jamais commis un seul délit », soupire M. Lopez, en référence aux promesses de M. Trump d’expulser en priorité 2 à 3 millions de « criminels ». Sa vie a basculé, le 13 janvier, à la suite d’un contrôle d’identité à côté de chez lui, qui l’a conduit dans un centre de détention des services américains de l’immigration (ICE).
Même déboire pour Julio Hernandez, gaillard chauve de 50 ans, arrêté par des agents de l’ICE (agence fédérale de police), trois mois plus tôt, dans son atelier de peinture automobile, situé dans la ville de Rockford (Illinois). Le motif ? « Il y a dix ans, j’ai été interpellé par la police avec un gramme de cocaïne sur moi, suppose-t-il. Trente-deux ans de rêve américain partis en fumée. » Dans l’avion en provenance de la ville d’El Paso, au Texas, le chef d’entreprise a voyagé pieds et mains menottés. « Ils m’ont traité comme un terroriste », dénonce ce père de six enfants qui s’inquiète pour sa famille, restée aux Etats-Unis.
Derrière lui, dans le sas des arrivées, une centaine d’autres expulsés font la queue. La plupart sont trentenaires. Beaucoup travaillaient aux Etats-Unis dans la construction, la restauration ou le tourisme.

Autres actualités

22 - Février - 2018

Aux Etats-Unis, les jeunes bousculent le débat sur le « gun control »

Après la tuerie de Parkland, un mouvement issu de la base contraint les dirigeants politiques à ouvrir le dossier de la violence par balle. Est-ce un tournant ? Le moment...

22 - Février - 2018

Comment l’Australie a fait cesser les fusillades de masse

En restreignant le port d’arme, Canberra a fait chuter le taux d’homicides par balle. Le 28 avril 1996, Martin Bryant, un déséquilibré de 28 ans, armé...

21 - Février - 2018

A Afrin, les Kurdes reçoivent le soutien de milices prorégime

Des forces fidèles à Bachar Al-Assad s’opposent à l’offensive turque sur l’enclave. Un convoi de combattants pro-Assad passe devant un portrait du...

21 - Février - 2018

Le Tchad et le Qatar signent la fin de leur brouille diplomatique

Les ambassadeurs des deux pays vont rejoindre leurs postes dans l’immédiat, a annoncé le ministère qatari des affaires étrangères. Le...

19 - Février - 2018

« Russiagate » : la désinvolture coupable de Trump

La Russie a bel et bien tenté de peser sur le résultat de la présidentielle. Le président américain devrait ne plus fermer les yeux sur la gravité de...