">

Au nord-ouest de la Syrie, un bras de fer russo-turc

25 - Mai - 2019

Le drame était annoncé : la guerre happe de nouveau le nord-ouest de la Syrie, et dans le désastre à l’œuvre, les civils paient le prix fort. L’escalade militaire en cours rappelle l’ambiguïté des rôles de Moscou et Ankara, « parrains » chargés de veiller à l’atténuation des hostilités autant qu’acteurs du conflit. Ces deux puissances étrangères, principalement, détiennent les clefs pour décider de la destinée de la zone d’Idlib et de ses alentours, l’ultime grande poche insurgée en Syrie, en imposant un nouveau statu quo ou en poursuivant l’engrenage de la violence.

Aux frappes aériennes lancées fin avril par Moscou et Damas sur la province d’Idlib se sont ajoutés les combats au sol entre forces progouvernementales et combattants anti-Assad, avec de lourdes pertes humaines. Le front reste limité : il se concentre dans le nord-ouest de la région de Hama, contiguë à celle d’Idlib. Signe de l’importance de leurs moyens militaires et de leur détermination, les djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTS) et les rebelles proturcs de l’alliance du Front national de libération (FNL) ont lancé une contre-offensive, face aux avancées des forces prorégime. Moscou et Damas ont intensifié, dans la foulée, les raids aériens contre le sud de la province d’Idlib, menés par dizaines jeudi 23 mai, en fauchant des vies civiles.
Lire aussi Syrie : catastrophe humanitaire à Idlib

La bataille au sol se livre dans la bande de terre qui devait tenir lieu de zone « démilitarisée », entre les territoires sous contrôle du pouvoir et ceux tenus par l’insurrection, selon l’accord de Sotchi. Scellé par Moscou et Ankara en septembre 2018, celui-ci avait pour ambition de geler les fronts dans la province d’Idlib et ses alentours. Mais, fin avril, le statu quo a volé en éclats, comme un rappel que le fragile accord a été négocié entre des acteurs russes et turcs aux intérêts divergents et aux relations fluctuantes.
Pression mutuelle

Pendant des mois, les nombreux accrocs à cette entente avaient été contenus. Jusqu’à ce que, en avril, chaque camp s’accuse mutuellement de « provocations ». En violation des termes du texte, les raids aériens du régime n’ont jamais cessé depuis l’automne dernier, et les combattants djihadistes n’ont pas quitté la zone destinée à être démilitarisée. Ankara, qui détient 12 postes militaires d’observation, a failli à endiguer les djihadistes de HTS. Au contraire, le groupe, émanation d’Al-Qaida, a renforcé son emprise sur la province d’Idlib, qui borde la Turquie.

Autres actualités

19 - Décembre - 2018

Au Nicaragua, le régime durcit sa répression

Le bras de fer se durcit au Nicaragua entre le président Daniel Ortega et ses opposants qui appellent, jeudi 20 décembre, à une grève générale de 24...

19 - Décembre - 2018

En Sierra Leone, fin d’une grève de deux semaines des médecins

Les deux principaux syndicats de médecins de Sierra Leone ont appelé mardi 18 décembre à une reprise du travail, mettant fin à deux semaines de grève,...

18 - Décembre - 2018

Sebastian Kurz, le chancelier autrichien qui a banalisé les idées d’extrême droite

Contrairement à l’Italie de Salvini, à la Hongrie d’Orban, aux Etats-Unis de Trump ou au Brésil de Bolsonaro, l’Autriche fait profil bas. On en oublierait...

18 - Décembre - 2018

Le Japon muscle les capacités offensives des Forces d’autodéfense

Le Japon renforce son outil militaire avec d’importantes capacités offensives. Le gouvernement a validé, mardi 18 décembre, les nouvelles directives planifiant les...

17 - Décembre - 2018

Brexit : pour sortir de l’impasse, l’hypothèse d’un second référendum s’impose dans le débat

Longtemps considérée comme utopique, l’hypothèse d’un second référendum sur la question du Brexit gagne du terrain pour sortir le Royaume-Uni de...