Au Venezuela, le soutien fragile de l’armée à Nicolas Maduro
Il est apparu devant les caméras de la télévision vénézuélienne dès le lendemain de la proclamation de Juan Guaido, le 23 janvier. Droit dans ses bottes, Vladimir Padrino, ministre de la défense, y affirme qu’une personne qui se lève ainsi pour se déclarer président par intérim menace l’Etat de droit et la paix dans le pays. « J’alerte le peuple du Venezuela qu’un coup d’Etat est perpétré contre la démocratie, contre la Constitution, contre le président Nicolas Maduro, le président légitime de la république bolivarienne du Venezuela », a ajouté le chef des armées.
L’allégeance au pouvoir en place ne souffre aucune contestation. Entouré d’une dizaine d’uniformes étoilés, Vladimir Padrino, lui-même général, nommé ministre en 2014 par feu Hugo Chavez, renvoie l’image d’une armée serrant les rangs. Non seulement la haute hiérarchie des militaires, enfants chéris du régime chaviste, refuse toute négociation avec l’opposition, mais elle entend aussi jouer à plein son rôle de pilier des institutions et arbitre de la crise en cours.
Ce bel élan d’unité et de rigueur peine toutefois à masquer le mécontentement de la troupe et les divisions révélées ces derniers mois au sein des commandements intermédiaires. Quatre complots ont été démantelés en 2018 et leurs responsables arrêtés. Cent vingt-trois soldats ont été mis derrière les barreaux pour conspiration.