">

Aux Etats-Unis, la bataille sur l’état d’urgence nationale a commencé

16 - Février - 2019

La bataille juridique contre l’état d’urgence nationale décrété par Donald Trump, vendredi 15 février, a commencé. Quelques minutes après la déclaration présidentielle, à la Maison Blanche, au cours d’une intervention devenue rapidement baroque à force de coq-à-l’âne, la procureure démocrate de l’Etat de New York, Letitia James, s’est élevée contre un « abus de pouvoir ». « Nous résisterons avec tous les outils juridiques à notre disposition », a-t-elle indiqué. « La Californie vous donne rendez-vous devant la justice », a lancé de son côté le gouverneur démocrate de cet Etat, Gavin Newsom.
Lire aussi : Qu’est-ce que « l’état d’urgence nationale » ?

Les démocrates du Congrès n’ont pas été en reste pour dénoncer une décision qui permet de contourner ce dernier en réaffectant des crédits déjà votés pour financer le « mur » à la frontière avec le Mexique. Une promesse de campagne que Donald Trump n’a pas été en mesure de tenir jusqu’à présent, faute des voix nécessaires.

« La déclaration illégale du président, partant d’une crise qui n’existe pas, porte un coup violent à notre Constitution et rend l’Amérique moins sûre », ont ainsi estimé Nancy Pelosi, la speaker (présidente) de la Chambre des représentants, et Chuck Schumer, le chef de la minorité démocrate au Sénat, dans un communiqué commun. La commission judiciaire de la Chambre a annoncé qu’elle ouvrait immédiatement une enquête en dénonçant un « mépris imprudent pour la séparation des pouvoirs ». La Constitution réserve en effet au Congrès l’affectation des fonds fédéraux.
Nature du pouvoir présidentiel

Les premières escarmouches devraient prendre la forme du vote d’une résolution condamnant l’initiative du président par la Chambre des représentants. Elle devrait être adoptée sans coup férir. Elle pourrait aussi passer l’obstacle du Sénat si un nombre suffisant de républicains rétifs à cette manœuvre rejoignent les démocrates. Mais Donald Trump pourrait ensuite reprendre l’initiative en mettant un premier veto.
Lire aussi « L’urgence nationale » de Donald Trump va se heurter à une série de problèmes juridiques

C’est donc devant la justice fédérale que se jouera la principale bataille de ce différend qui renvoie à la nature du pouvoir présidentiel. Seul précédent : la tentative de nationalisation du secteur des aciéries par le président Harry Truman pour empêcher des grèves, dans le contexte de la guerre de Corée, en 1952. La Cour suprême s’y était opposée, jugeant que le président avait outrepassé ses pouvoirs.

Autres actualités

10 - Novembre - 2016

6 idées reçues sur la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine

Donald Trump a réussi son pari. Le milliardaire a battu sa rivale Hillary Clinton dans les urnes, mardi 8 novembre, devenant ainsi le 45e président des Etats-Unis. En...

10 - Novembre - 2016

« Le Brexit américain » prédit par Michael Moore

Michael Moore l’avait prédit. Dès le 23 juillet. Après que Donald Trump est officiellement devenu, mardi 8 novembre, le 45e président des Etats-Unis, tout le...

09 - Novembre - 2016

Election américaine : nos réponses à vos questions

Les Américains élisent depuis mardi 8 novembre 6 heures du matin, heure de la côte est des Etats-Unis (midi, heure de Paris), leurs président et vice-président...

08 - Novembre - 2016

Le procès de deux jeunes Marocaines pour un « selfie amoureux » reporté à l’après-COP22

Malgré la pluie de novembre, Marrakech s’est fait pimpante pour l’ouverture de la COP22, lundi 7 novembre : bâtiments parés de vert et rouge, routes lisses au...

08 - Novembre - 2016

Au Mali, les djihadistes toujours à l’attaque

Pas un jour ou presque sans attaque au Mali. Forces gouvernementales et populations civiles, rebelles touareg et arabes de l’Azawad – la partie septentrionale du pays qu’ils...