Avec le statut de Jérusalem, Trump risque une crise internationale

06 - Décembre - 2017

Le président américain a informé, mardi, plusieurs dirigeants de la région qu’il voulait y transférer l’ambassade des Etats-Unis, actuellement à Tel-Aviv.
Donald Trump, lors de sa visite à Jérusalem, le 23 mai.
Les mises en garde, au Proche-Orient comme en Europe, n’auront servi à rien. Donald Trump l’a annoncé, mardi 5 décembre, à plusieurs dirigeants de la région : il compte toucher au symbole politique et religieux, hautement inflammable, que représente Jérusalem, en reconnaissant cette ville comme la capitale d’Israël. Le déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv vers la ville sainte sera lancé, selon la Maison Blanche, même s’il doit prendre plusieurs années. Le président américain a fait part de ses intentions au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ainsi qu’au roi de Jordanie, Abdallah II, au roi saoudien Salman et au président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi.
L’annonce officielle devait être faite par la Maison Blanche mercredi. Les formules utilisées compteront. Mais la volonté du président américain de rompre avec la pratique de ses prédécesseurs depuis soixante-dix ans ne fait pas de doute, au risque d’embraser le Proche-Orient, de fragiliser ses alliés arabes régionaux et de compromettre ses propres efforts de médiation entre Israël et l’Autorité palestinienne.
« Préoccupation » française
Depuis l’Embassy Act, voté par le Congrès américain en 1995, qui prévoyait le déménagement de l’ambassade pour Jérusalem, chaque président disposait de la possibilité, tous les six mois, de reporter cette opération au nom de la « sécurité nationale des Etats-Unis ». Donald Trump, qui a promis ce déménagement pendant sa campagne, souhaite tenir parole.
Une telle décision isolerait totalement les Etats-Unis. L’occupation de la partie orientale de Jérusalem par Israël, en juin 1967, puis son annexion et la proclamation de Jérusalem comme « capitale indivisible » d’Israël n’ont été reconnues par aucun Etat. « Une telle initiative unilatérale et mal maîtrisée va déstabiliser encore un peu la région », s’inquiète-t-on à Paris.

Autres actualités

01 - Août - 2018

« Les violations des droits de l’homme d’aujourd’hui sont les conflits de demain »

Zeid Ra’ad Al-Hussein, le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, s’inquiète de la menace que représente la montée des dirigeants...

01 - Août - 2018

Brexit : les inquiétudes de la patronne des patrons britanniques

Carolyn Fairbairn redoute les conséquences économiques qu’aurait un éventuel échec des négociations entre Londres et Bruxelles.   En temps...

31 - Juillet - 2018

Sur Jérusalem, le roi d’Arabie saoudite désavoue le prince héritier

Riyad continuera de soutenir les positions palestiniennes, fait savoir le souverain. Pas de plan de paix au Proche-Orient sans partage de Jérusalem. Cette position, conforme aux...

31 - Juillet - 2018

Entre Donald Trump et l’Iran, l’arme du pétrole

Les Etats-Unis veulent étouffer l’économie iranienne en réduisant ses exportations de brut au maximum. Cet objectif pourrait avoir un impact durable sur le...

30 - Juillet - 2018

Robert Mugabe, 94 ans, et tout jeune opposant zimbabwéen

L’ancien chef de l’Etat, renversé en novembre par ses camarades de parti, a déclaré dimanche, à la veille de l’élection présidentielle,...