« Boeing doit redresser son image après la découverte d’un nouveau défaut sur son 737 Max »

27 - Juin - 2019

Pertes & profits. Les dirigeants de Boeing affichaient une mine rassurée, mi-juin, au salon aéronautique du Bourget (Seine-Saint-Denis). Pensez donc ! Non seulement le groupe AIG (British Airways, Iberia, Aer ­Lingus, Vueling…) avait annoncé son intention de ­commander 200 exemplaires du 737 MAX, un contrat estimé à quelque 21,5 milliards d’euros au prix catalogue. Mais le bruit courait aussi, insistant, que le « MAX » cloué au sol depuis le 13 mars après deux accidents ayant entraîné la mort de 346 personnes, serait autorisé à redécoller en août. Rien n’est moins sûr.

L’Agence fédérale de l’aviation américaine (FAA) – très critiquée pour sa certification du concurrent de l’Airbus A320 Neo – a récemment découvert « un risque potentiel que Boeing doit atténuer », prévient le régulateur dans un courriel reçu par l’AFP, sans préciser le risque. Il a été découvert la semaine dernière lors d’essais sur simulateur : les pilotes de la FAA ont eu du mal à reprendre rapidement le contrôle de l’avion après avoir activé le système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les crashs des avions de Lion Air en octobre 2018 et d’Ethiopian Airlines en mars 2019.
Cette faille, qui ne serait pas liée au MCAS, a eu la même conséquence : faire piquer l’appareil du nez. Elle risque de retarder l’essai en vol du 737 MAX aux logiciels modifiés, un test obligatoire pour obtenir la nouvelle certification d’un avion. De maintenir des centaines d’appareils sur les tarmacs et de pénaliser les chaînes de montage du géant de Seattle comme de ses fournisseurs. A commencer par le français Safran, qui fabrique les moteurs Leap des 737 MAX avec General Electric.
Redresser l’image de Boeing
C’est une très mauvaise nouvelle pour de grands clients comme les compagnies américaines American Airlines, Southwest et United Airlines. Et pour l’avionneur, dont le 737 MAX représente plus des trois quarts du carnet de commandes. Chaque jour perdu a un coût. L’avionneur a déjà annoncé une baisse de sa production mensuelle, tombée de 52 à 42 appareils, et une première facture de 1 milliard de dollars (hors indemnités aux proches des victimes), soit 10 % de son bénéfice 2018. Ce n’est qu’un début, et les dirigeants de Boeing sont confrontés à d’énormes défis.

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