">

Bolivie : les erreurs d’Evo Morales

14 - Novembre - 2019

L’élection d’Evo Morales à la tête de la Bolivie fut, en 2006, un événement historique sans précédent. Pour la première fois, un indigène accédait à la fonction suprême dans un pays jusque-là dirigé sans partage par une élite minoritaire. Le nouveau président tint assez rapidement ses promesses, grâce à un certain nombre de mesures économiques et sociales spectaculaires. Sous la présidence Morales, la pauvreté a été divisée par deux, l’analphabétisme et les inégalités ont reculé, le PIB a connu une hausse constante.

Ce président progressiste n’a malheureusement pas résisté à la tentation autoritaire. C’est cette dérive politique qui lui a valu d’être chassé de son pays, qu’il a fui mardi 12 novembre pour se réfugier au Mexique.

Le Mouvement vers le socialisme (MAS) d’Evo Morales avait fini par concentrer tous les pouvoirs, ignorant la classe moyenne urbaine et la jeunesse. Le président lui-même a commis une erreur majeure en 2016, lorsqu’il a décidé de ne pas tenir compte du « non » au référendum, pourtant organisé de sa propre initiative, pour pouvoir se présenter à un quatrième mandat, interdit par la Constitution.
Risque d’un désastreux retour en arrière

Les soupçons de fraude qui ont pesé sur le résultat de l’élection présidentielle du 20 octobre, avant même la tenue du scrutin, étaient dès lors inévitables. Face à la révolte citoyenne qui a éclaté, Evo Morales a redoublé d’arrogance, cherchant à mobiliser sa base et s’autoproclamant victorieux. Le rapport de l’Organisation des Etats américains (OEA), qui a confirmé de « graves irrégularités », a donné le coup de grâce. C’est le moment qu’a choisi la hiérarchie militaire pour demander au président de démissionner, afin de « permettre le retour de la stabilité » en Bolivie, comme aux heures les plus sombres des coups d’Etat militaires d’Amérique latine.

Autres actualités

26 - Avril - 2018

Mohammad-Reza Djalili : « L’Iran sera contraint de se rapprocher davantage de la Chine et de la Russie »

Si Téhéran rejette toute alternative à l’accord sur le programme nucléaire, il n’exclut pas une négociation sur sa politique régionale,...

26 - Avril - 2018

La guerre sans fin du Haut-Karabakh

Autoproclamé indépendant à la chute de l’Union soviétique, en 1991, cette province arménienne rattachée à l’Azerbaïdjan est au...

25 - Avril - 2018

A Washington, un dîner d’Etat à l’ambiance solennelle entre Macron et Trump

Les deux couples ont dîné ensemble en présence de nombreux ministres français et américains et de plusieurs personnalités, dont l’astronaute Thomas...

25 - Avril - 2018

L’ONU en quête d’un compromis « juste et durable » au Sahara occidental

Alors que le mandat de la Minurso doit être renouvelé pour un an, le Conseil de sécurité appelle le Maroc et le Front Polisario à des « négociations...

24 - Avril - 2018

La chute de Serge Sarkissian, en Arménie, est un mauvais signal pour Vladimir Poutine

Le dirigeant arménien a souvent été accusé de plagier le Kremlin, en transférant les pouvoirs de la présidence au poste de premier ministre. Ce...